
Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee
interprétée par la Compagnie De Koe au théâtre Garonne
Martha hystérique, castratrice...
Georges cynique, veule
Jeu pervers dans un couple en déliquescence. Ultime équilibre dans l'affrontement et le mensonge
Qui a peur de Virginia Woolf ? C'est pas nous, c'est pas nous...
Vulgarité, humiliations, bagarres... Les brisures de l'âme violentes, brutales dégueulent sur les personnages et les spectateurs...
Humour féroce et dévastateur...
Effluves d'alcool et pensées malades...
Nick, spectateur impuissant, complaisant
Honey, niaise, gentille petite épouse...
Les personnages sont solidement plantés sur scène...

et on assiste, non, on prend part à cette folle danse d'(auto)destruction parfaitement maîtrisée.
L'histoire : Martha et Georges couple d'américains respectacles recoivent en fin de soirée un couple nouvellement arrivé sur le campus universitaire dirigé par le père de Martha... Martha invective Georges, Georges à son tour humilie Nick... Ils picolent comme des trous, se chamaillent, se battent... Un jeu cruel se met en place, on oscille entre réel et imaginaire... Le couple se déchire avec rage. La pièce d'Edward Albee fait voler en éclat l'image stéréotypée de la famille américaine bon teint.
Le spectacle : les acteurs se meuvent sur une scène encombrée de bouteilles et de magazines. Cette accumulation étouffante cerne les personnages et leur jeu.


Les acteurs prennent à partie le public, le spectacle se construit à mesure que les répliques fusent, que le jeu des acteurs se déploie pour les spectateurs dans la salle. On voit le processus créatif à l'oeuvre.
Les acteurs tous vêtus de blanc, pureté en contradiction totale avec la noirceur de leur âme habitent le texte d'Albee et nous interpellent du regard. Le spectacle présenté ne peut jamais être deux fois le même...
J'ai beaucoup aimé, même s'il y a eu quelques longueurs, un petit essoufflement en cours de spectacle (c'était la deuxième). Le jeu des acteurs était passionnant, drôle, percutant, et aussi intéressant car fragile. Tout n'était pas propre et lisse...
Et la scène finale toute en retenue... l'aveu de la vulnérabilité de ce couple dans le murmure de Martha : quel frisson !
Mention spéciale pour Natali Broods, l'interprète de Martha
Le spectacle est programmé au Théâtre Garonne jusqu'au 15 novembre
et pour en savoir plus sur la compagnie De Koe:
chronique de Bringelle, présente dans la salle le 6 novembre 2008
Photos extraites du site de la cie De Koe