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dimanche 27 août 2017

Publication sur Urtica : Tableau

Publication d'un court récit Tableau chez Urtica Lit Blog, le blog littéraire de Walter Ruhlmann. Un extrait pour la route :

"Ça avait commencé bizarrement. D’abord elle avait saigné. Le jour même où Bob était parti. Pure coïncidence bien sûr. Même si elle trouvait assez drôle de saigner des deux côtés. Enfin drôle, elle n’avait ri qu’intérieurement, ses lèvres enflées était trop douloureuses. De petits filets de sang formaient des lignes courbes sur son menton et son cou. Un flux irrégulier dessinait des routes en lacets sur ses cuisses et ses jambes. Elle était allongée par terre devant le miroir, et regardait la cartographie misérable s’élaborer sur sa peau en rouge et brun.

Bob était parti. Avec les meubles. Et l’argent. Il n’avait laissé que l’armoire et son miroir tout piqué, que sa tête heurtait plus d’une fois à son tour, quand la colère montait. Elle voyait dans les lignes brisées, le reflet de son corps mâché. C’était étrange, on aurait dit une carte du monde divisée en continents irréconciliables. Il y avait ces espaces vides, ces frontières, ces montagnes jaunes ou bleues - tout dépendait du début de leur formation, ces minces rus vermillon et cette rivière pleine de caillots grenat qui tentaient de recréer l’océan sous ses fesses.

 La fin sur Urtica Lit Blog donc 



lundi 13 février 2017

Publication sur Urtica Lit Blog


Publication d'un court récit Les lèvres de ma mère chez Urtica Lit Blog, nouveau blog littéraire de Walter Ruhlmann. Un extrait pour la route :

"Lorsque j'étais petite, nous allions manger chez mes tantes le dimanche. C'était la belle époque pour ma mère, ça buvait sec, ça fumait tout autant. Entre le café et le digeo, maman racontait immanquablement à ses sœurs captivées, comment ma grosse tête oblongue avait déchiré son con. Elle disait ça en me couvant d'un regard plein d'amour, le genre de regard glaireux qui poisse et vous cloue. Je restais silencieuse. J'écoutais pour la énième fois le long passage, revivais le glissement interminable dans son vagin. Les tantes s'enivraient de paroles, elles n'avaient pas d'enfant.



J'imaginais leur bassin tout sec s'agiter la nuit, je les imaginais se remémorer, filet de salive sur oreiller mou, les lèvres rouges de maman se déformant sous l'articulation du mot sexe. Le mot. J'aimais le répéter, le tordre. Ma mère m'a donné ça aussi. Avec l'obsession de son corps, le jouir des mots. Mon enfance a été bercée du récit maintes fois réinventé de l'expulsion de mon corps hors de son ventre, de la dilatation jusqu'au point de rupture de ses pauvres huit centimètres de chair sous mes cinquante vagissant et rougeauds.

 Le début et la fin sur Urtica Lit Blogdonc