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mercredi 1 février 2017

le séisme ne fend pas la terre en deux
c’est ton corps
et ton corps seul qui propage les déflagrations
tes angoisses coulent des fentes
quand tes mains peinent à suivre les fourmis
où poser ton regard aujourd’hui
si ce n’est au creux de l’arbre
le vide n’est pas rien
apaise

*

ta bouche
figée depuis la foudre dans un grand O
voilà une lettre qui promettait bien des choses
le plaisir clôturant la peau
dans le cerclage, la ligature des mots
quand tu te regardes dans le miroir
tu vois en ton reflet cette blessure nette
qui pose son ombre sur la page

*

les coups de feu t’ont fourragé l’oreille
tu n’as pas entendu la mort, tu as senti
l’odeur brève, puissante
du sang
tu as senti
sous la toile de ta robe, au niveau du pubis
l’écoulement de la matière

*

la décomposition annoncée d’une époque
dans la poussée organique des phrases
voilà ce qui a pendant des jours
et des jours
arrosé la planète
et toujours le O de ta bouche mutique
qui flotte pendant que montent les eaux

*

combien sommes nous maintenant sur la grève
totalement tétanisés par le grondement sourd
des paroles qui s’emballent
le silence se profile dans la seconde vague
elle balaiera tout

*

la catastrophe fera table rase
te laissera nue
sur la plage
 tu devras réapprendre
– ne l’avons nous pas fait ?
à faire sourdre du O
gémissement sauvage
un nouvel alphabet


publication initiale sur Les cosaques des Frontières

lundi 12 septembre 2016

Publication sur Les Cosaques des frontières


Un extrait

"le séisme ne fend pas la terre en deux
c’est ton corps
ton corps seul qui propage les déflagrations
tes angoisses coulent des fentes
quand tes mains peinent à suivre les fourmis
où poser ton regard aujourd’hui
si ce n’est dans le creux de l’arbre
le vide n’est pas rien
apaise


ta bouche
figée depuis la foudre dans un grand O
voilà une lettre qui promettait bien des choses
le plaisir clôturant la peau
dans le cerclage, la ligature des mots
quand tu te regardes dans le miroir
tu vois en ton reflet cette blessure nette
qui pose son ombre sur la page [...]"





samedi 27 août 2016

Parfois, tu portes ta chevelure rousse comme un casque
dans la rue, rien ne te touche
et les dagues coupantes qui fusent de leurs yeux
finissent métal mou dans le feu de ta bouche
plus le temps passe, moins cela marche
ta langue est inaudible, tes lèvres sont muettes
tu es seule, ils sont de plus en plus nombreux
quand tu arrives enfin à atteindre une porte
tu es totalement nue
crâne rasé

D’autres fois, tu poses un voile
sur tes branches de kératine pour avoir la paix
dans la rue, rien ne te touche
tu vaques, vagues, tes pensées secrètes confinées
mais plus le temps passe, moins cela marche
car il y a toujours d’un côté ou de l’autre
une accumulation oppressante de soies
des mots acérés comme des épées

Tu es seule, ils sont de plus en plus nombreux
les uns découpent ce que les autres cousent
que pourrais-tu dire les mâchoires couturées
l’un parle pour toi
l’autre sait à ta place
tu te tais


publication initiale sur Les Cosaques des Frontières

dimanche 10 janvier 2016

Chez les Cosaques des Frontières

Publication ce jour d'un de mes poèmes chez Les Cosaques des frontières
Découvrez également tous les auteurs de cette aventure littéraire collective menée par Jan Doets

Extrait de mon poème :  Parfois, tu portes ta chevelure rousse comme un casque
dans la rue, rien ne te touche
et les dagues coupantes qui fusent de leurs yeux
finissent métal mou dans le feu de ta bouche
plus le temps passe, moins cela marche
ta langue est inaudible, tes lèvres sont muettes [...]


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