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lundi 2 février 2015



J'ai lu La mer devrait suffire, recueil de Murièle Camac, dans la première semaine de janvier.

humanité

certaines personnes parfois 
plaisantent le samedi 
et se pendent le dimanche

apparemment mon âme
on peut vouloir rire 
et mourir en même temps

et moi je n'arrive pas 
à comprendre

(extrait p.69)


J'ai retrouvé l'univers sensible que j'avais découvert dans Vitres ouvertes... Ici le fil se tisse entre mer et voyage, passé et présent, convoque figures mythologiques et poètes... et toujours le regard aigu de Murièle et son écriture précise et simple sur le monde qui nous entoure. J'aurais aimé écrire aussi justement.

22h22

le train est à l'arrêt rien ne bouge rien ne bruit
ni dehors ni dans le wagon débordant d'une humanité hypnotisée
une vitre noire révèle un mot en blanc
"srietioP"
par la porte ouverte on voit les quais les bâtiments de la gare
un bout de drapeau français
la nuit de septembre ni froide ni chaude
un jeune homme prêt à monter
une jeune fille éloignée de deux pas
tous deux fument
silencieux et fatigués comme la nuit
concentrés comme en mission
comme en prière
ils ne se regardent pas ne se parlent pas
je fais semblant de ne pas les regarder
le petit contrôleur zélé qui va et vient
est le seul actif et réveillé ici
le seul à savoir ce qu'il doit faire et comment
et pourquoi

(extrait p.67)


La mer devrait suffire, Murièle Camac, Editions Henry, (La Main aux poètes), 2014


***


Autre recueil chez le même éditeur, autre voix, autre force. Celle de Jean-Baptiste Pédini, qui laisse l'hiver pénétrer les éléments familiers et les doter d'une certaine (in)quiétude... oui la parenthèse fait (sciemment) dévier la phrase... mais ça vacille sur les Pistes noires.

On court en direction de la maison. La porte semble gelée et on doit patienter avant de pouvoir la franchir. C'est une pièce interminable qui se joue sur le seuil. Le pêne enrage. Les gonds trépignent. Même le paillasson s'enfonce dans la poudreuse. Pourtant personne ne bouge. La main sur la poignée, on attend que ça passe. Que le soleil du matin vienne crocheter la serrure.

Pistes noires, Jean-Baptiste Pédini, (La Main aux poètes), 2014

dimanche 3 février 2013

Les dents de lait des vagues* - Jean Baptiste Pedini

"L'océan s'entête à monter. Les eaux viennent mordiller les doigts de pied qui traînent là. Et personne ne recule. Personne ne tente d'échapper aux dents de lait des vagues. Aux morsures humides qui brillent au crépuscule. À ces minuscules piqûres dont on subit l'inconstance. Le vent.La nuit. L'air frais et les moutons. Les mégots qui se glissent entre les lèvres du ciel. Et dont on ne se détourne pas.
Au devant tout est mort. Le jour s'accroche à notre dos pour atteindre le bout de la plage."

Passant l'été, Jean-Baptiste Pédini, Cheyne, 2012


*Ce titre extrait du texte de JBP, résume à lui seul pour moi la mélancolie douce de l'enfance...  : la mer et l'île
On peut à propos de ce recueil lire la belle chronique de Patrice Maltaverne ici

dimanche 30 décembre 2012

On en parle...

- Eric Allard parle sur son blog Les belles phrases de "À LA LETTRE", mon petit dernier chez Mi(ni)crobe, illustré en couverture par Maxime Dujardin. C'est avec un extrait en prime

- Un extrait sur le blog de L'autre Hidalgo

- Le poète Jean-Baptiste Pédini en livre aussi un autre extrait sur son blog : c'est par là 

- un autre extrait sur l’œil dans les actus autour de Microbe là 

- dans le Verso n°153, dans la rubrique En salade par Christian Degoutte, il est écrit ; "Une façon de petit récit poétique, de jouer avec les mots, de réfléchir avec humour aux choses écrites avec un doigt dans sa salive, en découpant des journaux , en laissant venir les mots "genre / mrmdl / ou bien / uieeoey". Bien"
 
"À la lettre" est épuisé chez Microbe, et a été republié en 2017 comme partie du recueil Tu écris des poèmes aux éditions du Cygne

lundi 9 juillet 2012

Moisson...

...du jour

"Ecrire peu
Ecrire court
Juste quelque trace
Le strict minimum pour survivre"
  
extrait de Les hommes sans poésie manquent le réel, Karim Cornali
dans Les tas de mots n°9 - été 2012


"Les enfants ne meurent pas morts, ils meurent vivants
ils laissent des sédiments dans les adultes qui
allongent leurs peaux
&, encore une fois, j'ai rien contre personne
c'est juste leur enfance qui me porte sur le système"

Grégoire Damon
dans Microbe n°72 juillet-août 2012


"Pensez à apprendre vos leçons
pour demain
pour après demain 
pour le restant de vos jours
et jusqu'à ce que
mort s'ensuive"

extrait de Deux poings ouvrez les guillemets, Guillaume Siaudeau


"On cherche toujours la mer. La rumeur des vagues demeure inaccessible. Elle se joue du silence. Elle reste accrochée au filet bleu du ciel. On avance sans mal. Au détour des nuages, des plages sans couleur."

extrait de Prendre part à la nuit, Jean-Baptiste Pédini
Polder 153, 6 €, site Décharge