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samedi 2 mars 2019

Radicelles - on en parle

Note de lecture de Radicelles par Murièle Camac sur son blog

"Un poème, une photo. C’est le principe de ce livre.
Les poèmes sont de Murièle Modély et semblent constituer comme une reprise et un prolongement, après quelques années, de son premier recueil remarquable Penser maillée. Corps, matière, enfance, île, langue, une violence sourde. Le recours au créole dans certains textes donne à ceux-ci une profondeur poignante.
Les photographies sont de Vincent Motard-Avargues et proposent, comme en écho visuel, une auscultation minutieuse de la matière, entre inquiétude et fascination.
A signaler aussi la très belle préface de Dominique Boudou"
A lire sur le blog

dimanche 17 décembre 2017

Tu écris des poèmes - on en parle

Note de lecture sur Tu écris des poèmes par la poétesse Murièle Camac

"[...]« Tu », dans le livre, c’est « je » – cette fameuse je « autre », celle qui écrit des poèmes, justement. « Tu » est peut-être le meilleur de « je » : une je « obligé[e] d’inventer » pour exister, obligé de se dédoubler (« un peu de noir sur beaucoup de blanc ») et même de se démultiplier, de se décomposer – parties du corps, meuble, île, clavier d’ordinateur. C’est ce dédoublement répété et créateur que la première partie du recueil explore. Corps organique et corps textué dialoguent à tu et à toi. Entre vacillement au bord « du gouffre sous tes pieds » et sensation « que le mystère d’être / sur le poing du poème / est à portée de main », entre « je » absentée et « tu » prétextée, quelque chose prend place : le poème.[...]"

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vendredi 17 novembre 2017

Tu écris des poèmes - on en parle

Note de lecture sur Tu écris des poèmes par l'auteure Marianne Desroziers

"Murièle Modély s'interroge sur l'activité d'écrire et sur la spécificité de l'écriture poétique en passant par le tu : choix pertinent, tant il est vrai qu'il faut parfois savoir se dédoubler pour mieux s'adresser à l'Autre (et à soi-même). Cette exploration de l'activité d'écrire des poèmes et cette quête de l'identité du poète se font une certaine dose d'auto-dérision et comme toujours – c'est sûrement ce que j'apprécie le plus chez elle – beaucoup de sensualité. Car dans les textes de Murièle Modély, le corps est omniprésent, il déborde de toute part : il jaillit, il exulte, il jouit... et, au milieu de tout ça, avant, pendant, après, il écrit.[...]"
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Note de lecture sur Tu écris des poèmes par la poétesse Murièle Camac

"[...]« Tu », dans le livre, c’est « je » – cette fameuse je « autre », celle qui écrit des poèmes, justement. « Tu » est peut-être le meilleur de « je » : une je « obligé[e] d’inventer » pour exister, obligé de se dédoubler (« un peu de noir sur beaucoup de blanc ») et même de se démultiplier, de se décomposer – parties du corps, meuble, île, clavier d’ordinateur. C’est ce dédoublement répété et créateur que la première partie du recueil explore. Corps organique et corps textué dialoguent à tu et à toi. Entre vacillement au bord « du gouffre sous tes pieds » et sensation « que le mystère d’être / sur le poing du poème / est à portée de main », entre « je » absentée et « tu » prétextée, quelque chose prend place : le poème.[...]"

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Retour de lecture sur "Tu écris des poèmes" par Cathy Garcia :

« Tu écris des poèmes », écrit l’auteur, s’adressant à elle-même en usant de ce tu, ce tu qui résonne comme une affirmation ou une accusation, une violence ; aussi bien un silence épais qui vient boucher la sortie des mots qu’un débordement de mots pour recouvrir le silence. Le volcan revient souvent dans l’écriture de Murièle Modély, on pense bien-sûr à l’ile de la Réunion, un volcan peut-être « vibrant et lumineux comme le mot racine/dissimulé dans ta première dent de lait ». Volcan métaphore aussi de ce qui couve dans les entrailles, sous la croûte du quotidien, ce qui brûle et déborde par la moindre fissure, tantôt montagne solide, muette et impassible, tantôt menace d’explosion quand le solide pris de fièvre intense se fait liquide, salive, sueur, sperme, cyprine, alors tout tremble et les mots dévalent « dans tous les sens/à bride abattue/jusqu’à respirer sur la table/l’odeur de langue coupée. [...] »

Lire la suite sur son blog ici


Dominique Boudou en parle aussi sur son blog:

"Murièle Modély, en évoquant l'île de la Réunion où elle est née, pourrait reprendre le célèbre mot de Kafka à propos de Prague : " Cette petite mère a des griffes." Dans Tu écris des poèmes, son sixième recueil publié, l'auteure de Penser maillée questionne de nouveau l'acte d'écrire. Et l'île grandit avec le poème dont la langue résiste au plus profond des plis du corps. " tes poèmes sont / n'importe quelle partie de ton corps / n'importe laquelle / une jambe / un rein / un os / n'importe laquelle / sauf la tête. [...]"

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Commander le livre sur le site de l'éditeur : http://bit.ly/2munPnZ

vendredi 17 juin 2016

Feu de tout bois - on en parle

La revue Nouveaux Délits lance "Délits buissonniers", une collection de tirés à part pour des auteurs choisis ayant déjà été publiés dans la revue. Parution dans ce cadre de Feu de tout bois  avec des illustrations originales en n&b de Sophie Vissière

Sanda Voïca en parle dans la revue Paysages écrits, n°28 - extrait :
"Dans ce recueil, Murièle Modély fait, encore une fois, en paraphrasant le titre, poème de tout bois. Chaque instant vécu devient poésie. Et quelle poésie : visions et épiphanies, sans cesse. Visions : « certains jours/la langue quitte la bouche/et se balade limace au-dessus de nos têtes » (cuisine). Vision apocalyptique dans voie basse. On pourrait même parler d’un livre des visions. Mais il y a des épiphanies aussi, et elles coïncident souvent avec les visions : le poème sommeil à citer en entier. Le quotidien, le passé (l’enfance) et le futur passés à la moulinette et réassemblés, avec quelques ingrédients : humour, voire dérision, lucidité, intelligence, maîtrise de la langue et dépassement du langage : «aujourd’hui, c’est la fête du couteau/c’est marqué en rouge à côté de la date/il y a la fête des mères, des pères/celle de la jupe, du voile/il y a aussi un jour/de l’amour/des morts/sans portable/sans voiture/sans électricité/la journée du lard ou du cochon/des seins/du saint des saints/des revendications, des recommandations/ de l’économie triomphante/du brame/des drames/des femmes/des hommes/(non, pas des hommes – question d’excroissance,/la case est trop petite)/vivre au fond/ n’est pas bien compliqué/il suffit de s’en tenir au mot du jour/composer décomposer, recomposer/une croix après l’autre/l’empilement des faits » (éphéméride) [...]"

Cathy Garcia en dit ceci :
"Ici Murièle Modély nous fait partager une forme de stupéfaction, nous fait voir à travers son regard un peu décalé..., aiguisé, perçant, son humour un peu noir et ici avec un amour fou, ses enfants qu'elle observe aller et venir, vivre, rire, questionner et l'engloutir. Poésie intimiste, poésie du quotidien qui prend chez Murièle quelque chose de quasi fantastique, organique, un peu terrifiant et on s'en régale, ça gicle, ça remue, du vivant sans retenue qui fait, oui, feu de tout bois."


Un extrait

"ils lancent leurs yeux sur moi
comme une lame

je sens leur rayon laser
leur récit fulgurant
jaillir

sous le derme
je sens remonter les picotements
l'emballement lyrique qui peine

à restituer d'un poème
le scintillement des étoiles
du trou noir de leur cornée"


Autres extraits sur Chemins battus de Morgan Riet
& sur Les portes de la perception de Murièle Camac





























 10 € port offert,  à commander à : Association Nouveaux délits / Létou / 46330 St Cirq-Lapopie








lundi 2 février 2015



J'ai lu La mer devrait suffire, recueil de Murièle Camac, dans la première semaine de janvier.

humanité

certaines personnes parfois 
plaisantent le samedi 
et se pendent le dimanche

apparemment mon âme
on peut vouloir rire 
et mourir en même temps

et moi je n'arrive pas 
à comprendre

(extrait p.69)


J'ai retrouvé l'univers sensible que j'avais découvert dans Vitres ouvertes... Ici le fil se tisse entre mer et voyage, passé et présent, convoque figures mythologiques et poètes... et toujours le regard aigu de Murièle et son écriture précise et simple sur le monde qui nous entoure. J'aurais aimé écrire aussi justement.

22h22

le train est à l'arrêt rien ne bouge rien ne bruit
ni dehors ni dans le wagon débordant d'une humanité hypnotisée
une vitre noire révèle un mot en blanc
"srietioP"
par la porte ouverte on voit les quais les bâtiments de la gare
un bout de drapeau français
la nuit de septembre ni froide ni chaude
un jeune homme prêt à monter
une jeune fille éloignée de deux pas
tous deux fument
silencieux et fatigués comme la nuit
concentrés comme en mission
comme en prière
ils ne se regardent pas ne se parlent pas
je fais semblant de ne pas les regarder
le petit contrôleur zélé qui va et vient
est le seul actif et réveillé ici
le seul à savoir ce qu'il doit faire et comment
et pourquoi

(extrait p.67)


La mer devrait suffire, Murièle Camac, Editions Henry, (La Main aux poètes), 2014


***


Autre recueil chez le même éditeur, autre voix, autre force. Celle de Jean-Baptiste Pédini, qui laisse l'hiver pénétrer les éléments familiers et les doter d'une certaine (in)quiétude... oui la parenthèse fait (sciemment) dévier la phrase... mais ça vacille sur les Pistes noires.

On court en direction de la maison. La porte semble gelée et on doit patienter avant de pouvoir la franchir. C'est une pièce interminable qui se joue sur le seuil. Le pêne enrage. Les gonds trépignent. Même le paillasson s'enfonce dans la poudreuse. Pourtant personne ne bouge. La main sur la poignée, on attend que ça passe. Que le soleil du matin vienne crocheter la serrure.

Pistes noires, Jean-Baptiste Pédini, (La Main aux poètes), 2014

vendredi 3 octobre 2014

On en parle #4

Murièle Camac a lu Je te vois, et en parle sur son blog. Vous pouvez lire cette note, mais aussi ses poèmes, ses articles sur la poésie ou l'art sur son blog Les portes de la perception. Merci à elle.

Pour le post sur mon recueil, cliquer sur l'image
http://murielecamac.blogspot.fr/2014/10/note-de-lecture-je-te-vois-de-muriele.html

lundi 7 janvier 2013

J'aime regarder dehors

ou dedans c'est selon...

Deux recueils lus et appréciés dernièrement... pour le dépaysement et la familiarité : on peut sentir ces deux mouvements en même temps n'est-ce pas ?...
Sentir à la fois la distance et la proximité dans le même tableau (être, situation, scène)

C'est Vitres ouvertes de Murièle Camac, polder n°155

D'autres en disent aussi :
Patrice Maltaverne dans la préface du recueil en dit : "Dans un gouvernement utopique de la poésie, dont je voudrais qu'il soit plus rigolo que les autres, Murièle Camac pourrait devenir déléguée à l'ouverture d'esprit..."
Georges Cathalo sur la revue Texture : " Il existe tout un pan de la jeune poésie vivante très aimantée par la situation faite aux humains et par le rouleau compresseur des politiciens et banquiers réunis. Ce penchant naturel s’appelait naguère « poésie engagée ». Celle que le préfacier Patrice Maltaverne nomme « déléguée à l’ouverture d’esprit » dans un monde qui serait dirigé par un gouvernement utopique de poètes, s’engage dans cette voie mais ne revendique pas haut et fort plus de justice et plus d’équité."

Un extrait du recueil

"Rue des poissonniers

On ne trouve pas de poisson rue des Poissonniers
mais de drôles d'avocats oblongs que vendent 
les belles Africaines assises sur des cageots
et qu'elles croquent parfois comme une pomme

sur les étals des marchands s'empilent des légumes 
que je n'ai jamais cuisinés et leurs noms antiques
manioc igname chayotte ou christophine
noms dansants comme le ciel ou les tissus des boutiques

les jours de prière devant la mosquée Al Fath
les trottoirs se couvrent de tapis et de dos courbés
au bar de l'Hôtel de l'Univers les immigrés bien habillés
font résonner des langues que je ne comprends pas

au marché Dejean tous les jours une foule
de gens échange formule et reformule
tout le monde ici a quelque chose à vendre ou à acheter
pour moi s'il vous plaît un kilo d'oranges une année d'étrangeté "




c'est aussi Nouvelles du Front de la fièvre de Jean-Marc Flahaut, Le pédalo ivre, 2012

Avec ce talent, cette précision, cette (apparente) simplicité pour dépeindre, (d)écrire cette Amérique si lointaine et si proche


"Lonely California


Le studio
se situe de l'autre côté 
aux environs du 2095
exactement à trois blocs de l'Université
et à moins de six
de l'entrée du parc
juste deux blocs plus loin que l'hôpital
et ses stores sont baissés

à l'intérieur
une fille et un garçon
nerveux sur le point d'enlever tous leurs
vêtements pour faire l'amour

c'est lundi pour la plupart
des gens
partout et dans le monde entier
mais rien n'est fait
tout peut encore changer"




mercredi 11 avril 2012

Murièle Camac : Pourquoi la littérature ?

"...La littérature ne se veut pas une parole de vérité, elle se vit comme une parole amoureuse du langage, comme une histoire amoureuse de la vie. La littérature ne prétend pas refuser ou réfuter l’erreur ou la contradiction, elle l’absorbe et en fait un élément de son travail de transformation du langage. Elle se nourrit de l’ambiguïté, de l’insu, de l’incompris, de l’implicite. Elle se situe en dehors du dualisme insoluble de la vérité et de l’erreur et c’est pourquoi elle est salutaire et nécessaire."

La suite sur le blog Les portes de la perception de Murièle Camac