Je savais que le poète André Robèr serait là avec ses oeuvres, et celles de quelques autres de langue créole qu'il édite dans sa maison d'éditions K'a.
Ai pris trois livres :
celui là, l'ai déjà mais vais l'offrir
la suite du premier recueil
lecture en cours
Et me voilà, moi si volubile, engoncée, incapable d'aligner autres choses que de piètres banalités, les mots comme des os emmêlés dans ma gorge... un squelette branlant qui me gêne aux entournures, qui me gratte en dedans. la lang i pèz : je ne parle pas créole (coutures invisibles qui ceignent mes maxillaires).
Le silence, si souvent désiré m'écorche vive...Me reste alors la cuisante frustration d'être restée au bord.
Bon, plus qu'à lire, puisque je ne peux pas dire
Extraits de Carnets de retour au pays natal :
"Quand se pose et se repose
La question de la langue
De ma langue maternelle bien sûr
Langue bafouée, langue ignorée
Langue de posture
Langue à imagerie
Langue Ô combien vivante
..."
"[...]
que c'est difficile un humain
quand on en a juste l'apparence
comme pour prouver ton existence
tu multiplies par dix
tes capacités d'ingurgitation"
"Et l'on marche
Et l'on diagonale
Marche
Observe
Pille
Et toi tu vagines
Jettes
Expulse
Jusqu'à la mer
Jusqu'au bout de tes forces
Konm sousout kan i bave
konm tantin' kan i vé
Mont lo zonm li vé un lamouraz"