Sanda Voïca en parle dans la revue Paysages écrits, n°28 - extrait :
"Dans ce recueil, Murièle Modély
fait, encore une fois, en paraphrasant le titre, poème de tout bois. Chaque
instant vécu devient poésie. Et quelle poésie : visions et épiphanies, sans
cesse. Visions : « certains jours/la langue quitte la bouche/et se
balade limace au-dessus de nos têtes » (cuisine). Vision apocalyptique dans voie basse. On pourrait même parler d’un livre des visions. Mais il
y a des épiphanies aussi, et elles coïncident souvent avec les visions : le
poème sommeil à citer en entier. Le
quotidien, le passé (l’enfance) et le futur passés à la moulinette et
réassemblés, avec quelques ingrédients : humour, voire dérision, lucidité,
intelligence, maîtrise de la langue et dépassement du langage :
«aujourd’hui, c’est la fête du couteau/c’est marqué en rouge à côté de la
date/il y a la fête des mères, des pères/celle de la jupe, du voile/il y a
aussi un jour/de l’amour/des morts/sans portable/sans voiture/sans
électricité/la journée du lard ou du cochon/des seins/du saint des saints/des
revendications, des recommandations/ de l’économie triomphante/du brame/des
drames/des femmes/des hommes/(non, pas des hommes – question d’excroissance,/la
case est trop petite)/vivre au fond/ n’est pas bien compliqué/il suffit de s’en
tenir au mot du jour/composer décomposer, recomposer/une croix après
l’autre/l’empilement des faits » (éphéméride) [...]"
Cathy Garcia en dit ceci :
"Ici Murièle Modély nous fait partager une forme de stupéfaction, nous fait voir à travers son regard un peu décalé..., aiguisé, perçant, son humour un peu noir et ici avec un amour fou, ses enfants qu'elle observe aller et venir, vivre, rire, questionner et l'engloutir. Poésie intimiste, poésie du quotidien qui prend chez Murièle quelque chose de quasi fantastique, organique, un peu terrifiant et on s'en régale, ça gicle, ça remue, du vivant sans retenue qui fait, oui, feu de tout bois."
Un extrait
"ils lancent leurs yeux sur moi
comme une lame
je sens leur rayon laser
leur récit fulgurant
jaillir
sous le derme
je sens remonter les picotements
l'emballement lyrique qui peine
à restituer d'un poème
le scintillement des étoiles
du trou noir de leur cornée"
Autres extraits sur Chemins battus de Morgan Riet
& sur Les portes de la perception de Murièle Camac
10 € port offert, à commander à : Association Nouveaux délits / Létou / 46330 St Cirq-Lapopie