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samedi 3 juin 2017

je porte ta langue en collier avec la langue des foules
la langue des hommes aux costumes noirs
la langue confite dans les odeurs de cierges
la langue bouffie de certitudes
la langue mire qui floute les nouvelles
la langue de ma mère la langue de mon père
de l'enfant dont je n'ai pas accouché
le premier cri le dernier hurlement
la langue traînée de sang dans la culotte
coup de massue dans les bars PMU
la langue grasse la langue de promesses la langue de la farce
toutes ces langues qui cognent à mon cou
que je ne comprends pas


extrait de Je te vois, éditions du Cygne, 2014

mercredi 12 avril 2017

je marche au côté des muets
au côté des sourds
au côté des aveugles
nos orbites sont vides
nous allons à tâtons
nos visages tournés vers le ciel
nos mains contre une hanche
un genou un mollet
certains vont à quatre pattes
d'autres usent de souliers
la plupart rampe
tous manient l'illusion

samedi 2 avril 2016

je danse à moitié nue
autour du brasier
les chaînes à mes chevilles
sifflent un air faux
une mélopée stridente
et terrible
je danse
les bras levés
agitant un drapeau
blanc - évidemment
vers le point minuscule
que je vois fondre à l'horizon
je ris et je hulule
est-ce que tu entends ?


/

est-ce que tu entends
la PEUR
l'autre
la grande
à majuscule
celle qui étend son voile
sur les os de nos crânes
la PEUR
qui déploie ses hastes
ses courbes
roule des « r »
caracole
nu
sexe brandi
corne aiguisée
tamponne tanne
la haine à nos pieds


/

et je crois
merveilleuse foi
que ma bouche saura tout maîtriser
planter son fanion rose
humide
tout en haut de la hune
je crois qu'à la ligne et au point
la langue suce dissout
le réel




Extrait de Je te vois, éditions du Cygne, 2014, toujours disponible là,en savoir plus ici

lundi 28 décembre 2015



Republication d'une lecture d'un extrait de Je te vois, éd. du Cygne, 2014

vendredi 13 mars 2015

"l'odeur qui rampe sur les murs
à chaque fois que la chambre redevient un tombeau
n'a rien à voir avec la mort
avec le sexe
avec le cul
avec nos miasmes
n'a rien à voir avec l'amour non plus
je sais au moment où s'avancent mes mots
à l'instant même où l'orage s'invite
où nos yeux s'assombrissent dans le feu du charbon
que cette odeur qui fond comme peau sur nos os
nous ramène à la vie pour planter son couteau"

extrait de Je te vois, éditions du Cygne, 2014

mercredi 11 mars 2015

On en parle #7

Jacques Morin parle de Je te vois dans le dernier Décharge (n°165) - rubrique Diaphragme-Notes de lecture :

"La peur comme un serpent m'attache au lit/ la fenêtre est ouverte / j'entends le soleil
 Voilà comment commence le troisième recueil de Murièle Modély qui montre un mûrissement dans son écriture. On la lit avec intensité d'un bout à l'autre où l'on subit un certain envoûtement dans cette parole presque imprécatoire par moment. Sa poésie montre et désigne avec insistance, et cette ostentation caractérise sa quête personnelle entre charnel et spirituel. Le recueil est constamment dédié à la seconde personne du titre, l'amant, dans des rapports d'attraction et de répulsion : je te refuse le mot / la parole / la phrase l'onomatopée / je te cède concède / le grognement... Amour bestial, brutal, sauvage, violent [...] Le regard, la mastication, et aussi brusquement son pendant social, avec le suicide au travail. On est parfois au bord de la magie et de la sorcellerie, et cette poésie demeure fascinante. La mort petite ou grande dans le ventre du jour."

Découvrir la revue, s'abonner c'est par

mercredi 21 janvier 2015

Je te vois (extrait 2)

"il n'y a jamais eu autant de mots
en grappe
sur nos vertèbres
des mots très larges comme
mondialisation
je le prononce en écarticulant très fort des mâchoires
sept syllabes - baise la diérèse
sur nos crânes
des mots très secs comme
production
comme
flexibilité
tout en scie et en X
le scénario désordonné d'un film de Q pendu au S
il n'y a jamais eu autant de lettres déformées
à passer repasser le tamis de nos sexes"


mardi 30 décembre 2014

On en parle #6

http://www.fibrillations.net/


lire un extrait & les mots de Jean Marc Undriener sur mon recueil Je te vois,
mais surtout découvrir son écriture et son travail dans les différentes rubriques
de son site Fibrillations, telles notes et notules textes en vrac etc.

mercredi 15 octobre 2014

Je te vois (extrait)

"je me demande si cette effloraison iodée vient de l'odeur de poisson que tu as laissé sur mes doigts ce matin en partant
                        si je continuerai pendant que mon chef à tête de congre impose de son sourire liquide
                        une ultime impossible mission
                                                    à humer dans l'air décomposé de l'ôpeinespasme
                                                    ton jus de mer"

samedi 4 octobre 2014

On en parle #5

Cécile Guivarch fait des retours de ses dernières lectures sur le site Terre à ciel, pour Je te vois , elle écrit ceci :
"...une réflexion sur le couple mais aussi sur le monde. Le couple comme « compréhension du monde », la place qu’on y occupe et ce que nous y apportons. Langage des corps, dans le silence ou dans le bruit, dans le noir ou dans la lumière qui s’entremêle au langage du monde. « L’histoire la même » qui se répète chaque jour, en même temps que les corps et les mots..."

la suite

vendredi 3 octobre 2014

On en parle #4

Murièle Camac a lu Je te vois, et en parle sur son blog. Vous pouvez lire cette note, mais aussi ses poèmes, ses articles sur la poésie ou l'art sur son blog Les portes de la perception. Merci à elle.

Pour le post sur mon recueil, cliquer sur l'image
http://murielecamac.blogspot.fr/2014/10/note-de-lecture-je-te-vois-de-muriele.html

lundi 25 août 2014

On en parle #3

Cathy Garcia a lu Je te vois (éditions du Cygne, 2014), et en parle sur son blog 
Et je l'en remercie.


http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2014/10/02/je-te-vois-de-muriele-modely-5459910.html

On en parle #2

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=355851874581158&set=a.138609159638765.32544.100004690445820&type=1&viewas=100000686899395

     Merci à Cédric Bernard (Les Mots des marées) pour ce retour

vendredi 15 août 2014

On en parle #1

Un article sur Je te vois par Patrice Maltaverne
sur Poésie Chronique ta malle, son blog de
libres chroniques poétiques
Pour le lire cliquer sur l'image ci-dessous

http://poesiechroniquetamalle.centerblog.net/97--je-le-vois-de-muriele-modely

Parution de "Je te vois", éditions du Cygne, 2014

Un extrait sur Poésiemuzik de Christophe Bregaint

Sanda Voïca en parle dans la revue Paysages écrits, voir là 

Lecture d'un extrait sur soundcloud

Jacques Morin en parle dans la revue Décharge n°165, voir

Jean-Marc Undriener en parle sur son site Fibrillations 

Cécile Guivarch en parle sur le site Terre à ciel ici 

Murièle Camac a rédigé une note de lecture sur son blog Les portes de la perception

Patrice Maltaverne en parle sur Poésie Chronique ta malle

Cédric Bernard en parle sur facebook 
 
Vous pouvez lire des extraits du recueil sur la revue numérique Ce qui reste

Cathy Garcia a rédigé un article publié sur différents sites (Délits de poésie, son blog ; Traversées ; La cause littéraire




*

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-je-te-vois.html

"la peur comme un serpent m’attache au lit
la fenêtre est ouverte j’entends le soleil
j’entends traîner les corps dans la rue
crépiter toutes les mues sous le ciel
j’entends le bruit et le silence aussi
le vide dans l’échancrure des tissus
des femmes mettent les voiles
d’autres les ôtent
à l’intérieur j’enfile ma peau
je sue l’encre ma peur dans les draps chauds
[...]"





dimanche 20 avril 2014

On en parle #8

http://fr.calameo.com/read/00167777263b39d0e7bbf
Sanda Voica a écrit un article sur Je te vois dans le numéro 25 de Paysages écrits, je la remercie infiniment de cette lecture détaillée et approfondie. Un court extrait de sa chronique : "Livre profond, dur sur la friabilité – de la chair –, sur l’insuffisance de la pensée et l’impossibilité de dire le monde par la pensée et les paroles, car les pensées mouvantes. Finalement les paroles mêmes doivent être « semblables à ces caillots de sang dont toi et moi venons». Un livre de l’origine, de l’origine du monde, où le sexe et la langue feraient un."
La suite à  lire par là

Et lire la revue (textes & images) d'un clic sur la couverture