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lundi 8 juin 2020

On en parle

Dans son émission Les poètes sur Radio Occitania (confinement n°6), Christian Saint-Paul, parle de Feu de tout bois (Délit buissonnier 1, tiré à part de la revue Nouveaux Délits) et de Radicelles (editions Tarmac)
Dans son éditorial du 26-05-2020, il dit ceci :


« Je m'attarde sur deux publications:

1 - Feu de tout bois avec des illustrations de Sophie Vissière (10 € à commander à Nouveaux Délits, Létou, 46330 Saint-Cirq-Lapopie),

une suite de poèmes écrits dans une langue simple et percutante, abordant sans emphase, comme par inadvertance, des constats sociaux, philosophiques, sans concession à la dure réalité de notre monde qu’elle révèle à sa fille :

« à l’instant même où la claque / nous pousse au premier cri / sache qu’à cet instant précis, des doigts invisibles / enfoncent dans notre gorge une gomme », mais ne se lamente pas et ramène à l’essentiel : l’amour

« sache ma douce enfant que je veux tant remplir, que tout s’estompe / l’amour est une éponge qui fait place nette pour d’autres ».

Et même si « l’arche n’empêche pas l’engloutissement » elle ne s’abandonne pas au défaitisme : « vivre au fond n’est pas bien compliqué / il suffit de s’en tenir au mot du jour / composer, décomposer, recomposer / une croix après l’autre / l’empilement des faits ».
Un souffle bien maîtrisé, une langue sûre qui dessine les contours obscurs et flous de notre monde convenu avec l’habileté de la mère douce qui sait conduire ses enfants sur les bons chemins.
Un ensemble de poèmes qui se rangent dans ce que Michel Cosem recherchait dès les années 70, une poésie à « l’imagination créatrice fondée sur le réel ».

[...]



2 - Radicelles avec des photographies de Vincent Motard-Avargues, préface de Dominique Boudou, éditions Tarmac, 38 pages, 18 €.
C’est un beau livre par sa conception, son papier épais, ses reproductions photographiques d’une haute précision qui flamboient et qui creusent les ombres, tel un soleil qui traverse une journée.
Dominique Boudou dès ses premiers mots dans sa préface, prépare le lecteur à ces poèmes qui, s’ils relèvent plus du sensible que de l’intellectuel, sont de redoutables métaphores du monde hostile qu’il faut apprivoiser.
Ses poèmes sont le combat de Murièle Modély.
L’enfance qui la ramène au créole, à son île de La Réunion, à l’histoire douloureuse du peuple de cette terre grosse de magnificence.
Nul ne peut effacer ses racines, fussent-elles des radicelles qui, bien que fines et fragiles s’infiltrent plus sournoisement dans la mémoire.»

mercredi 5 juin 2019

Caresse / Caricia dans la revue Fracas

La revue numérique et bilingue (espagnol / français) Fracas a publié mon poème Caresse
traduit en espagnol  par Lucas Grinstein sous le titre de Caricia .
Le recueil dont le poème est extrait Feu de tout bois est toujours disponible.

huître (extrait de feu de tout bois)

quand nous mangeons de la langue
quelquefois
       banale
       plate
la bouche fuit

mon kaf do lo
mon kafrine do fé

ce ne sont que des mots pourtant
les enfants s'y accrochent, comme à l'eau du ruisseau

c'est qu'ils ont eu cinq mille huit cent quarante jours
pour expérimenter différentes techniques de pêche

et ils se dressent
sur la butte de mes joues
le regard concentré
        impavides
        immobiles
à tenter à mains nues
à la lance
à la ligne
de saisir une à une
toutes les perles cachées entre mes valves


à paraître en juillet 2016

vendredi 25 janvier 2019

Cairn (extrait de Feu de tout bois)

je ne sais pas qui a ramassé les galets
qui les a empilé dans mon dos

tout près des vertèbres
non, je ne sais fichtrement pas
qui a écrit en lettres capitales
sur la pierre le mot
il - il faut bien qu'il soit mâle
a posé sur mon omoplate un conflit
une épidémie sur ma clavicule
un attentat sous ma paupière
une crise dans le creux de mon oreille
il a glissé dans ma bouche entrouverte
un caillou plat brûlant
dans un grésillement, un corps
non identifié, non identifiable
une horreur, puis une autre
sur le nombril, le sexe, des mots mis bout à bout jusqu'au bord de la page
sans aucun sens, une lame, une flaque, un oiseau, une cage
mais sur la langue, mon fils débute l'autre phrase
improvise en dansant un nouveau paragraphe
les galets tombent, les mots roulent
j'entends dans les ricochets
son bruit fou et la mer

Extrait de Feu de tout bois, Délit buissonnier n°1, Nouveaux Délits, 2016
Toujours disponible - contacter  Cathy Garcia - Revue Nouveaux Délits

samedi 14 octobre 2017

Feu de tout bois - on en parle #2



Sanda Voïca parle de mon recueil Feu de tout bois, publié par la revue Nouveaux Délits, dans le numéro 28 de la revue Paysages écrits :   
"Dans ce recueil, Murièle Modély fait, encore une fois, en paraphrasant le titre, poème de tout bois. Chaque instant vécu devient poésie. Et quelle poésie : visions et épiphanies, sans cesse. Visions : « certains jours/la langue quitte la bouche/et se balade limace au-dessus de nos têtes » (cuisine). Vision apocalyptique dans voie basse. On pourrait même parler d’un livre des visions. Mais il y a des épiphanies aussi, et elles coïncident souvent avec les visions : le poème sommeil à citer en entier. Le quotidien, le passé (l’enfance) et le futur passés à la moulinette et réassemblés, avec quelques ingrédients : humour, voire dérision, lucidité, intelligence, maîtrise de la langue et dépassement du langage [...]"
Lire la revue ici
Commander le livre

dimanche 17 juillet 2016

Feu de tout bois (extrait)



"caresse

la dernière fois que les enfants ont vu grand-père
il ressemblait à un vieil arbre
allongé dans le lit
c'était une vision étrange
on devinait sous le drap les torsions de ses branches
son odeur de terre humide et le bruit des oiseaux
ça faisait de tout petits piou piou quand il ouvrait la bouche
les enfants intrigués par les battements d'ailes
collaient leur corps de lait contre mon corps de mots
nous savions tous les trois qu'il nous faudrait bientôt traverser la forêt
et ils n'avaient pas peur
et ils ne tremblaient pas
ils attendaient seulement le bon moment
pour poser leurs lèvres sur l'écorce"

 





















 10 € port offert,  à commander à : Association Nouveaux délits / Létou / 46330 St Cirq-Lapopie.
La revue Nouveaux Délits lance "Délits buissonniers", une collection de tirés à part pour des auteurs choisis ayant déjà été publiés dans la revue. Parution dans ce cadre de mon nouveau recueil Feu de tout bois avec des illustrations originales en n&b de Sophie Vissière.

dimanche 5 juin 2016

Zombie - extrait de Feu de tout bois


Zombie extrait de "Feu de tout bois" de Murièle Modély, illustrations de Sophie Vissière, collection Délits buissonniers n°1, juillet 2016. Autre extrait lu par . Commander le recueil à Association Nouveaux délits / Létou / 46330 St Cirq-Lapopie

samedi 26 septembre 2015

troupeau

il y a cette avalanche de mots friables autour
et dans notre cercle étroit, l'odeur
fraîche, verte, tendre
de nos chairs coupées
nos épaules côte à côte
ceinturant la forêt


extrait de Feu de tout bois, écrit en cours

samedi 11 avril 2015

certains jours, l'acuité est à son maximum
c'est le moment précis où sortir de son trou
où tenter d'un regard de dévorer le monde

le trottoir contient l'humanité
voilà ce que les mères chuchotent aux oreilles des hommes
je le dis moi aussi aux enfants derrière la porte close

ces jours-là, je sors, fourre le tout dans un cabas
la main de la fille, la langue du fils, ballottent au fond du sac
la tête de l'homme sur mon crâne oscille comme une coque

ces jours-là, je parle possédée
à des morceaux de corps accrochés à mon corps
je dis : regardez les chairs s'épeler, nos mâchoires déchaussées grincer

ces jours-là, chaque sortie prend des allures de fête macabre
des femmes et des hommes se mettent tranquillement nus
dans un furieux tintamarre, leurs cœurs s'entrechoquent

mais la nuit tombe
et les ombres de nos corps contre les murs mangent