tu ne sais pas qui, mais quelqu'un
tu sens sa présence derrière ton dos
quelqu'un
est sur le point de te pousser
tu hésites, assise au bord de l'eau
les pieds empêtrés dans les draps de ce rêve dont tu ne vois pas le fond
quelqu'un dans ton dos, tu le sens
quelqu'un
crie
saute, mais saute donc !
tout vaut mieux que la peur
tout vaut mieux que rester là
immobile et docile
tu écris des poèmes, alors quoi
que veut dire cette peur ? saute mais saute donc !
il faut bien que quelque chose se passe
il faut bien que quelque chose se casse
à la fin
tout à la fin
quand quelqu'un finit par lancer pour faire des ricochets
des cailloux ronds
polis
sur ta bouche et tes mains
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mardi 10 octobre 2017
La chambre est le lieu propice à la venue de quelqu'un
tu l'as nommé ainsi, ton monstre hypertrophié
ton outre de silence, qui de nuit en nuit
avance, recule
s'assoit sur ta poitrine
devise
enfonce son doigt sec dans ton globe oculaire
parfois derrière la porte, une voix
tu parles à qui ?
parfois derrière la porte, des bruits
de pas comme des cris
chaque jour
se termine
dans la bouche
de la nuit
où se ressassent, moulinent, réduisent en chair
de petits et grands faits
parfois quelqu'un pèse sur ton dos comme un abcès
purulent et tendu sur le point d'éclater
tu l'as nommé ainsi, ton monstre hypertrophié
ton outre de silence, qui de nuit en nuit
avance, recule
s'assoit sur ta poitrine
devise
enfonce son doigt sec dans ton globe oculaire
parfois derrière la porte, une voix
tu parles à qui ?
parfois derrière la porte, des bruits
de pas comme des cris
chaque jour
se termine
dans la bouche
de la nuit
où se ressassent, moulinent, réduisent en chair
de petits et grands faits
parfois quelqu'un pèse sur ton dos comme un abcès
purulent et tendu sur le point d'éclater
lundi 9 octobre 2017
parfois dans la chambre
il ne se passe absolument rien
de métaphorique
du cru, du cul, rien que du très banal
aucune pensée poétique
dans le lit, entre les jambes
parfois le président s'invite
avec son énième discours cynique
entre les draps, souvent tu penses
à tes impôts, au racisme, à tes soucis
à la liste des courses
tu serres les dents très fort, tu voudrais jouir, bordel
ne pas penser au lendemain
à la bête immonde, au type qui dort
en bas de ton immeuble
tu voudrais, tu en as honte, n'être qu'une peau
un frisson qui court comme un poème
un petit, un haïku qu'importe
un jeu de langues, au propre comme au figuré
qui te ferait quitter
qui ferait décoller
la réalité
passer par la fenêtre et cramer au soleil
il ne se passe absolument rien
de métaphorique
du cru, du cul, rien que du très banal
aucune pensée poétique
dans le lit, entre les jambes
parfois le président s'invite
avec son énième discours cynique
entre les draps, souvent tu penses
à tes impôts, au racisme, à tes soucis
à la liste des courses
tu serres les dents très fort, tu voudrais jouir, bordel
ne pas penser au lendemain
à la bête immonde, au type qui dort
en bas de ton immeuble
tu voudrais, tu en as honte, n'être qu'une peau
un frisson qui court comme un poème
un petit, un haïku qu'importe
un jeu de langues, au propre comme au figuré
qui te ferait quitter
qui ferait décoller
la réalité
passer par la fenêtre et cramer au soleil
la folie est la grande histoire de ta vie : elle te tourne autour, tu lui cours après
vous êtes toutes deux dans ta chambre ou la sienne
tu en as vu des chambres avec des grilles aux fenêtres
tu en as vu des cris se heurter aux barreaux
des bouches se tordre, des corps hurler sans bruit
quand tu allais attendre, ton cahier sous le bras, la fin de sa journée
tu en as vu des chambres ou elle t'en a parlé
elle disait : "ce matin, monsieur X a décompensé"
tu voyais Monsieur X, car tu le connaissais
tu connaissais d'ailleurs toutes les lettres de l'alphabet
et tu les épelais aux fêtes de fin d'année
à Noël exactement
ce jour là, toutes les pièces étaient vides
les fous tous rassemblés avec les infirmiers devant la scène
la folie est la grande histoire de ta vie, la chambre aussi
là où tout commence, tout finit
pour les faibles, les fous
les mères parfois aussi
vous êtes toutes deux dans ta chambre ou la sienne
tu en as vu des chambres avec des grilles aux fenêtres
tu en as vu des cris se heurter aux barreaux
des bouches se tordre, des corps hurler sans bruit
quand tu allais attendre, ton cahier sous le bras, la fin de sa journée
tu en as vu des chambres ou elle t'en a parlé
elle disait : "ce matin, monsieur X a décompensé"
tu voyais Monsieur X, car tu le connaissais
tu connaissais d'ailleurs toutes les lettres de l'alphabet
et tu les épelais aux fêtes de fin d'année
à Noël exactement
ce jour là, toutes les pièces étaient vides
les fous tous rassemblés avec les infirmiers devant la scène
la folie est la grande histoire de ta vie, la chambre aussi
là où tout commence, tout finit
pour les faibles, les fous
les mères parfois aussi
tu ne sais pas qui
mais quelqu'un toque
toc toc
dehors dedans
tu ne sais pas
vraiment
la nuit est à l'intérieur, le lit recouvert de poix
chaque mouvement te fait glisser plus bas
toc toc
peut-être est-ce ton cœur ? peut-être est-ce cet ogre ?
la chambre grouille de dents, ta tête déborde de mots, tu es seule
et tu ne sais pas qui mais quelqu'un
frappe
toc toc
très fort
à la tête ou la porte
quelqu'un veut entrer
absolument ouvrir
ce zip sur ta poitrine
coincé depuis des mois
c'est l'enfant, tu reconnais sa voix
"crois-tu, maman, dit-elle, crois-tu
qu'un jour, toi aussi, tu deviendras folle ?"
mais quelqu'un toque
toc toc
dehors dedans
tu ne sais pas
vraiment
la nuit est à l'intérieur, le lit recouvert de poix
chaque mouvement te fait glisser plus bas
toc toc
peut-être est-ce ton cœur ? peut-être est-ce cet ogre ?
la chambre grouille de dents, ta tête déborde de mots, tu es seule
et tu ne sais pas qui mais quelqu'un
frappe
toc toc
très fort
à la tête ou la porte
quelqu'un veut entrer
absolument ouvrir
ce zip sur ta poitrine
coincé depuis des mois
c'est l'enfant, tu reconnais sa voix
"crois-tu, maman, dit-elle, crois-tu
qu'un jour, toi aussi, tu deviendras folle ?"
le silence dans la chambre est un ogre avec des dents pointues
une langue molle, des bras doux et pesants
une chair tendre, le silence dans la chambre
pose son corps sur ton corps
ouvre sa bouche sur ton crâne
tu attends le sommeil
tu attends
dans le craquement de ta boîte crânienne
que des rêves arrivent, avalent
les images tristes du jour
tu attends
pour rien
sur l'oreiller le matin
il n'y a que la flaque noire, poisseuse de tes songes crevés
des pellicules et des cheveux longs morts qui flottent
dans cet autre jour qui vient
une langue molle, des bras doux et pesants
une chair tendre, le silence dans la chambre
pose son corps sur ton corps
ouvre sa bouche sur ton crâne
tu attends le sommeil
tu attends
dans le craquement de ta boîte crânienne
que des rêves arrivent, avalent
les images tristes du jour
tu attends
pour rien
sur l'oreiller le matin
il n'y a que la flaque noire, poisseuse de tes songes crevés
des pellicules et des cheveux longs morts qui flottent
dans cet autre jour qui vient
samedi 7 octobre 2017
tu ne sais pas qui
mais quelqu'un qui t'aime
mal, trop
du moins avec acharnement
tu ne sais pas
mais ce quelqu'un
passe
toutes ses nuits à gommer
avec application
tes restes de mémoire
tu ne sais pas qui
sous la calotte
les fils de ton histoire
sous sa main travailleuse
s'emmêlent, s'emberlificotent
tous les soirs
tape
frotte
à l'envers de ton crâne
et chaque matin
sur l'oreiller
vois
entre les pellicules et les cheveux longs morts
ces amas d'arabique que tu presses, malaxes
curieuse
ton corps a tant d'humeurs
jusqu'à extraire sous la traînée collante sur tes doigts
une lettre, un mot, la trace d'un baiser
fugaces et froids
mais quelqu'un qui t'aime
mal, trop
du moins avec acharnement
tu ne sais pas
mais ce quelqu'un
passe
toutes ses nuits à gommer
avec application
tes restes de mémoire
tu ne sais pas qui
sous la calotte
les fils de ton histoire
sous sa main travailleuse
s'emmêlent, s'emberlificotent
tous les soirs
tape
frotte
à l'envers de ton crâne
et chaque matin
sur l'oreiller
vois
entre les pellicules et les cheveux longs morts
ces amas d'arabique que tu presses, malaxes
curieuse
ton corps a tant d'humeurs
jusqu'à extraire sous la traînée collante sur tes doigts
une lettre, un mot, la trace d'un baiser
fugaces et froids
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