mercredi 31 août 2011

Microbe 67

Au sommaire :

Textes de :
Justin barrett
Marc Bonetto
Nicolas Brulebois
Éric Dejaeger
Fabrice Farre
Pascal Feyaerts
Mahrk Gotié
Frédérick Houdaer
Jean-Marc La Frenière
Pierre-Brice Lebrun
Hervé Merlot
André Stas
Marlène Tissot
Florian Tomasini
Illustrations de Samantha Barendson

Les abonnés le recevront début septembre.
Les autres ne recevront rien.
Pour tous renseignements, contactez Eric Dejaeger

mardi 30 août 2011

Les Vigilants (2007), Guy Ferrer

Guy Ferrer invité des Rois de Majorque
Palais des Rois de Majorque, Perpignan
du 17 juin au 18 septembre 2011

lundi 29 août 2011

Le quotidien du pain noir de Thierry Roquet

Aux éditions Koffmal (éditions made at home par l'auteur lui même), le nouveau recueil de Thierry Roquet.
Le poète nous fait entendre avec des mots simples, la petite musique de l'existence. C'est à la fois triste et doux... triste, parce qu'avec le temps, les choses devraient être moins pénibles et ce n'est pas le cas...

"Il va falloir payer les arriérés
Sans fuir par les escaliers
De secours - pas cette fois

Ainsi les hommes marchent sur la lune
quand d'autres ont les pieds
Dans la merde -jusqu'au cou"

et doux parce qu'il y a elle...
sa présence à elle partout autour

"Ton sourire quand je
Raconte une blague
Et ton baiser en me disant bonne nuit

Les mots entre nous
Si familiers et l'habitude
De les entendre d'une certaine manière"

Un goût de temps qui passe et qui laisse en bouche de la mélancolie...

Fabrice Marzuolo en parle beaucoup mieux que moi sur le blog de L'autobus ici
et pour lire la suite, on peut commander le recueil auprès de l'auteur, pour la modique somme de 4 €

dimanche 28 août 2011

Les cauchemars du gecko de Raharimanana

Le livre de Raharimanana a été initialement une pièce de théâtre présentée à Avignon en 2009.
Le gecko comme une tâche rétinienne tenace, noire, sur la mémoire, le monde, l'occident tel qu'il va...

p. 43
"Si tu lis ces lignes, cavale, cavale de suite et si tu ne sais pas lire, cavale quand même...
[...]
le gecko, la fuite en tête encore quand pris par la queue, il se débat et se déleste de son appendice, il file. Sur l'île on l'appelle le lézard à deux vies, queue coupée repousse pareille...
dans la poussière, les traces du gecko narguent la fleur de lis tombée de l'autre épaule...
Je n'ai aucune bouche à te déplanter pour me dire libre, je me tire, je me vire, m'entends-tu encore ?
la particularité du son du gecko, c'est l'écho qu'il crée dans sa gorge, on croit l'entendre à l'autre bout de la pièce - et l'y situer donc.
Or, il n'est qu'ici, bien près derrière votre nuque, à l'envers sur le mur ou le plafond..."

D'autres extraits sur Remue.net
Les cauchemars du gecko, Raharimanana, Vents d'Ailleurs, 2011

Dans la lune

Je continue ma lecture à l'envers (étourdie que je suis :)
Après le Dans la Lune n°21-22...
Dans la lune numéro 20
où j'ai pu lire un magnifique texte de Olivier Bourdelier

" [...]
 Je ne ressens plus aujourd'hui ni impatience, ni inquiétude, quand les mois peuvent passer sans que me vienne un poème. Mais qu'il arrive, et je l'accueille en souriant, le dernier, dernier en date - ou l'ultime car qui sait jamais ?

Les jours sont courts
j'ai mis dedans
ce que j'ai pu de joie
[...]"

pour en lire plus, commander le numéro

vendredi 19 août 2011

Est-ce aimer ?



Est-ce aimer ? d'Alain Bashung
L'imprudence, 2002

mercredi 17 août 2011

Rodrigo Imaz


Découvert sur FPDV
l'artiste Rodrigo Imaz

son site à visiter ici


dimanche 14 août 2011

Vraiment

Vraiment
Je veux t'écrire
Un gentil poème

Un truc qu'on suçote lentement
Comme un brin de blé

Toi allongé dans l'herbe
Au-dessus le soleil
Mon jus de chlorophylle
Ruisselant tes papilles

Un truc
Pointu
Précis
Qui plante le bonheur

Comme un pieu
En plein coeur

Non, non oublie
Je ne voulais pas dire ça

Ce que je veux
Vraiment
C'est un poème docile
Et doux
Et simple
Et propre

Pas ces trucs pleins de morve
Ces pointes qui clouent au sol

Mais bon
J'ai beau trifouiller des deux mains
Mon sourire et mon crâne
Sous les ongles, crasse
Orvets, lymphe, limaces

Une bouillasse froide
Qui sculpte le matin un filet de salive
Sur le coin de ta lèvre

Cette trace saline qui trouble nos baisers

jeudi 4 août 2011

Les papillons



Il y a des papillons posés sur ma paupière
qui agitent leurs soies sur le fil
de mes yeux

Il y a sur ton visage une armada de bêtes
et ta langue et ta bouche
qui s'excitent
bavassent

oh
les jolis tentacules
sur mes lèvres charnues

Il y a des loches et des lépidoptères
qui grouillent
se mélangent
sur tes traits adorés

La poudre et le mucus
qui brouillent
oh
nos définitives
figures imposées

Ton coeur bat plus vite
















Ton coeur bat plus vite que le mien, c'est anatomique.
Il cavale, il court, secoué par un rire, une vague, ou rien.
Je vois sous ta peau fine, ce fruit rouge qui s'emballe dans un matin tout neuf. Je vois la cellophane. Je vois les reflets roux, sur tes joues, dans ton cou, dans chaque brin de tes cheveux.

Ton coeur bat plus vite que le mien, c'est certain.
Pourquoi ai-je donc peur ? pourquoi suis-je immobile ? pourquoi je te contrains ?
Deviens, n'écoute pas ta mère, cabre sur le chemin, fais des boucles, ne fais rien, marche vers l'horizon, mets ton coeur au soleil. Mange le ciel.


C'est l'été, je "republie" de vieux trucs (tout reprendra sa place à la rentrée ;)

Claude Nori, la géométrie du flirt


La géométrie du flirt, exposition jusqu'au 11 septembre à la galerie du Château d'eau, Toulouse
Le site du photographe ICI


mercredi 3 août 2011

Un écho de nuit de Vincent Motard-Avargues

Le recueil avance sa lente et longue dé-construction qui amène irrémédiablement la chute... J'ai beaucoup aimé la dernière partie quand Elle surgit... Je trouve cette partie resserrée avec de belles images, et une accélération qui m'a bien plu   

(extrait)

"...Elle
et ses yeux de feu
où la vie se consume tel un rien

Elle
croisée dans un bar sordide
où le mouvement n'avance pas

Elle
comme un jour neuf
au beau milieu de la nuit

Elle
qui déclenche
les prémisses de la fin"

Vincent Motard-Avargues
Editions du Cygne, 2011



Horacio Guzman



© Horacio Guzman. All rights reserved.


Horacio Guzman Photography 
Ordinary people, extraordinary stories

SON SITE ICI

mardi 2 août 2011

Ça sonne

Ça sonne.
Je décroche. Je raccroche.
Je sais que c'est encore elle.

Il est onze heures. Je suis fatiguée et j'ai sommeil.
Je ne sais même pas pourquoi je reste là, à attendre.

Depuis le premier coup de fil, je suis assise à table, comme une conne, à regarder le téléphone.
Je fume clope sur clope, en fixant ce putain de téléphone.
Sans rien faire d'autre que souffler, suivre des yeux les ronds de fumée, qui se disloquent dans la lumière.

Ça sonne encore.

Je grince des dents, je ne peux pas faire semblant.
Il y a la tâche. Ce filament translucide que j'ai sur la cornée. Un truc qui parasite ma vision depuis de nombreuses années.
Avant, il suffisait que je regarde loin devant, pour tout faire disparaître. Plus maintenant.

Ma lèvre tremble. Je sens la rage qui monte.  Ça fait, mélangé au tabac, un drôle de jus sur ma langue.
J'en ai marre. Marre. Y a toujours cette voix dans ma tête.
Avale
J'ai changé de ville, mais j'ai pas bougé d'un pouce. Faut toujours que j'avale.
Que je ravale même. Parce que là, franchement, ce que j'aimerai, c'est la jeter contre un mur. Mais je peux pas, j'ai jamais pu.
Je déglutis, c'est acide, ça brûle. Faut que je me maîtrise. Et ça, ça me bouffe.

Je décroche.

Ça ne manque pas, elle hoquète au bout du fil.
Je gueule "Quoi encore ?"  puis me reprends, un ton plus bas.
"Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ?"
Ma voix sonne faux.
J'aspire une bouffée, et gratte machinalement le bord d'un trou dans la nappe, la trace d'une brûlure ancienne.

Elle renifle, pleure, baragouine.
"Je comprends rien quand tu pleures. Articule.
Je t'ai dit que j'ai appelé. Il va passer. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ? Je vais pas prendre ma bagnole... j'ai presque plus d'essence. Et à quoi ça rimerait ? Tu sais bien que je n'ai jamais su t'aider"


Evidemment cela ne la calme pas. Elle sanglote de plus belle
"Maman, maman, maman, maman maman maman"
Je déteste quand elle m'appelle comme ça. Elle le sait. Je sens le nerf de mon oeil qui tressaute. Je tousse : cela remet parfois en ordre les battements irréguliers de mon coeur.


Le cendrier déborde de mégots. Je m'absorbe dans le bout rougeoyant de la dernière cigarette. Elle se consume entre mes doigts. Ça fait des tâches brunes sur le dos de ma main.
Je pose doucement le combiné sur la table ; il me faut des clopes.
Je me traîne, tout mon corps tremble. Toujours ma fille au bout d'un fil.
Vieillir me pèse.


C'est l'été, je "republie" de vieux trucs (tout reprendra sa place à la rentrée ;)