mercredi 29 février 2012
Love & Money de Dennis Kelly
"La semaine dernière j'étais devant cette vitrine à regarder ce sac que je n'avais pas les moyens d'acheter, et - c'était vraiment un trés beau sac, vraiment- et c'était comme si, comme si je ne pouvais pas bouger, et comme si je ne pouvais pas m'en aller à cause du sac, physiquement je veux dire j'étais clouée sur place, les poils hérissés sur la nuque et je me sentais mal de me mettre dans un tel état d'émotion à cause d'un putain de sac à main et pendant ce temps là y a toujours pas de solution en vue au conflit israélo-palestinien, et là soudain j'ai pensé que ce sac était fait non pas pour contenir des choses mais pour me contenir moi, et ça a été comme une révélation, ça m'a rendue tellement euphorique que je suis tout de suite entrée dans le magasin et j'ai acheté le sac, parce qu'il n'avait plus aucun pouvoir sur moi, et je me suis sentie super bien pendant le reste de la journée. Mais quand j'y ai repensé ce soir-là ça m'a paru tellement...
bête.
Elle rit
J'ai pleuré."
extrait de Love & Money. ADN de Dennis Kelly, L'Arche éditeur, 2011
Lu hier d'une traite. Quelle force dans le propos, l'écriture et la construction, on peut écouter la pièce de Dennis Kelly sur France Culture là
jeudi 16 février 2012
mardi 14 février 2012
Vacance
Du côté de Vésanie, Morgan Riet, Gros textes, 2011
Maille à l'endroit
maille à l'envers
mademoiselle
au fil d'heures perdues,
se tricote
des écharpes de rêves d'enfant
et d'étoiles
filantes.
[...]
Manquant tomber, Alain Lévêque, L'escampette, 2011
Les abricots
[...]
"Ecoute, disait-il, mêlé au sang de son père,
le peu de mots que je transporte peut suffire."
"Vois-tu ces petites planètes ambre et feu,
aux joues douces et à l'arrière-goût de fourmi
dont ta mère dévorait la pulpe à belles dents ?"
[...]
Décharge 152, extrait de Nageur du petit matin de François de Cornière
[...]
Cette impression alors
de n'être plus qu'un corps
un dos couché sur l'eau
l'oubli de qui on est :
être soi-même l'oubli
de tout ce qu'on a aimé.
Fragments pour une dormeuse, Dominique Boudou, Opales, 2001
[...]
Nous étions ce jour là plus sensibles aux oiseaux qui vont par deux au rebord des balcons. Leurs caresses, dans le silence que nous avions appprivoisé, berçaient nos souvenirs d'ombre et de lumière confondus. Rien de mal ne pouvait nous atteindre jusqu'au soir.
Nous étions légers.
mardi 7 février 2012
mercredi 1 février 2012
Un truc de travers
j'aime bien qu'on fasse l'amour
quand il neige dedans
sur mes cuisses
ça coule
(...)
quand je lis un texte
je dévie parfois
souvent
toujours
(...)
les petites parenthèses
lignes ourlées de ma bouche
qui déforment
les mots
quand il neige dedans
sur mes cuisses
ça coule
(...)
quand je lis un texte
je dévie parfois
souvent
toujours
(...)
les petites parenthèses
lignes ourlées de ma bouche
qui déforment
les mots
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