lundi 28 décembre 2015
Realpoetik !
C'est le nom de la revue de poésie en ligne que Sammy Sapin et Grégoire Damon ont cousu avec leurs petites mains.
Elle paraîtra toutes les trois-quatre semaines jusqu'à épuisement des stocks d'uranium 235.
Au sommaire du n°1 : Murièle Modély, Bernard Deglet, Frédérick Houdaer.
Plus des vrais morceaux de critique, par Émile Puyg et Étienne Mora.
Soyez les premiers à poser vos yeux sur cette alternative au Lagarde & Michard du 23ème siècle.
Pour se cultiver avec Realpoetik : www.realpoetik.fr
Pour aimer Realpoetik : bougez pas vous y êtes.
À la bonne vôtre !
jeudi 24 décembre 2015
La poésie se fait dans l'oreille
Écoutez la voix vive de poètes sur Cérumen
Merci à Sammy Sapin (le même du post précédent)de m'y avoir accueilli avec un extrait de Sur la table, recueil inédit.
Poème de Sammy Sapin
"Cette fille m'a dit
Tu sais les seins ne sont jamais que
Tu sais les seins ne sont jamais que
deux boules de matière grasse
gélatineuse qui
se changent en lait puis se changent en
beurre puis se changent
en tumeur
–s’il t’en poussait des mamelles
tu t’en
lasserais très vite.
Mais je maintiens : s’il m’en
poussait je
passerais mes jours
mes nuits
à les manipuler
dans l’émerveillement
de la propriété privée
Tu te leurres, Sapin Sammy
me dit cette fille
en recalant sa poitrine admirable
dans son soutien-gorge :
on se lasse de tout, et même des choses
les plus chaudes
et douces
samedi 19 décembre 2015
en prenant sa main aujourd'hui
j'ai senti pour la première fois
combien elle était
infiniment là
et déjà ailleurs
dans cet entre-deux
où des forêts broussailleuses poussent
sur des chairs inhabitées
où des poires vierges de morsures
déforment le torse des filles
ai-je vraiment à voir avec cette géographie neuve
me dis-je, ses doigts chauds comme le souvenir
d'un futur
auquel je ne peux et ne dois
elle va parcourir la lande seule
il me faut la laisser s'éloigner
ne garder que sa main comme un gant
où nicher ma paume froide
j'ai senti pour la première fois
combien elle était
infiniment là
et déjà ailleurs
dans cet entre-deux
où des forêts broussailleuses poussent
sur des chairs inhabitées
où des poires vierges de morsures
déforment le torse des filles
ai-je vraiment à voir avec cette géographie neuve
me dis-je, ses doigts chauds comme le souvenir
d'un futur
auquel je ne peux et ne dois
elle va parcourir la lande seule
il me faut la laisser s'éloigner
ne garder que sa main comme un gant
où nicher ma paume froide
jeudi 17 décembre 2015
tu sens monter la vague, autour de toi
des femmes recroquevillées dans de vieilles peaux de bêtes
t'observent du coin de l’œil, elles savent
la mer monte, l'asphyxie semble imminente
chaque regard est comme une lame plantée dans chaque centimètre de chair
à nu
elles savent, ne comprennent pas : "comment peut-on laisser faire ça
où se trouvent les grilles pour définitivement éloigner l'animal ?"
la peur est une mélasse, elle englue
toutes les femmes à couvert qui baissent des paupières
leurs lèvres molles plissées dans un O sidéré
la grille est au-dessus et aucun de nos mots
n'empêchera la noyade
bêtes et monstres mêlés
ensemble
des femmes recroquevillées dans de vieilles peaux de bêtes
t'observent du coin de l’œil, elles savent
la mer monte, l'asphyxie semble imminente
chaque regard est comme une lame plantée dans chaque centimètre de chair
à nu
elles savent, ne comprennent pas : "comment peut-on laisser faire ça
où se trouvent les grilles pour définitivement éloigner l'animal ?"
la peur est une mélasse, elle englue
toutes les femmes à couvert qui baissent des paupières
leurs lèvres molles plissées dans un O sidéré
la grille est au-dessus et aucun de nos mots
n'empêchera la noyade
bêtes et monstres mêlés
ensemble
lundi 14 décembre 2015
dimanche 13 décembre 2015
la peinture tombe par plaques au dessus du lit
sous les draps, tout s'émiette peu à peu
seul mon dos connaît ton dos
mieux que n'importe quelle partie de nos corps
je sens rouler des gouttes sur mes joues
tu crois que je pleure : je ne rectifie pas
et reste les yeux fixes sur l'écoulement au plafond
*
le rétrécissement de notre vie dans la chambre
n'est que l'écho
de ce racornissement de nos pas dans la cendre
tout le jour, nous marchons sur des morts
cadavres de rêves, corps en lambeaux d'idéaux
ces deuils ne pèsent rien : tous les fils s'effilochent
le temps est efficace
mais nous marchons aussi la nuit, nos jambes impatientes
la peau reconnaît ce qu'oublient nos paroles
il y a maintenant d'autres morts
et ceux-là portent un nom
qui pèse sur la langue
sous les draps, tout s'émiette peu à peu
seul mon dos connaît ton dos
mieux que n'importe quelle partie de nos corps
je sens rouler des gouttes sur mes joues
tu crois que je pleure : je ne rectifie pas
et reste les yeux fixes sur l'écoulement au plafond
*
le rétrécissement de notre vie dans la chambre
n'est que l'écho
de ce racornissement de nos pas dans la cendre
tout le jour, nous marchons sur des morts
cadavres de rêves, corps en lambeaux d'idéaux
ces deuils ne pèsent rien : tous les fils s'effilochent
le temps est efficace
mais nous marchons aussi la nuit, nos jambes impatientes
la peau reconnaît ce qu'oublient nos paroles
il y a maintenant d'autres morts
et ceux-là portent un nom
qui pèse sur la langue
vendredi 11 décembre 2015
Il s’agit de refaire ce qui n’est pas fini
de jeter sur la toile le tu le elle
reconstruire
réinventer
le je de miroirs
il s’agit de revivre ce qui n’a pas vécu
le tu le elle et moi
rebâtir la colonne
dévier
sentir l’écart
se creuser
là tout en haut
les appels d’air
de mon cerveau
je prends des souvenirs
n’importe lesquels
l’ordre n'a pas d’importance
leur véracité non plus
le fil a cessé de se tendre
mon corps est ce tissu
rempli de trous
une plaine où s’ébattent
de joyeux fous
je prends un souvenir
n’importe lequel
j’y enfourne une humeur
un paysage
les gens autour de moi
ne sont que des paysages
être n’est que paraître
singer
représenter
les gens autour de moi
des scènes
des portraits
il s’agit de refaire tout ce que j’ai vécu
l’écrire
le réécrire
en pied
de jeter sur la toile le tu le elle
reconstruire
réinventer
le je de miroirs
il s’agit de revivre ce qui n’a pas vécu
le tu le elle et moi
rebâtir la colonne
dévier
sentir l’écart
se creuser
là tout en haut
les appels d’air
de mon cerveau
je prends des souvenirs
n’importe lesquels
l’ordre n'a pas d’importance
leur véracité non plus
le fil a cessé de se tendre
mon corps est ce tissu
rempli de trous
une plaine où s’ébattent
de joyeux fous
je prends un souvenir
n’importe lequel
j’y enfourne une humeur
un paysage
les gens autour de moi
ne sont que des paysages
être n’est que paraître
singer
représenter
les gens autour de moi
des scènes
des portraits
il s’agit de refaire tout ce que j’ai vécu
l’écrire
le réécrire
en pied
(republication)
lundi 7 décembre 2015
Marlène Tissot & compagnie
Et dans la série X & compagnie voici le 17ème: Marlene Tissot & compagnie.
Marlène Tissot a invité Lidia Badal, Samantha Barendson, Isabelle Bonat-Luciani, Séverine Castelant, Hélène Dassavray, Estelle Fenzy, Alexandra Kalyani, Mélanie Leblanc, Mijo, Perrine le Querrec, Jany Pineau, Saida Roquet et moi-même.
Pour commander ce numéro 100% XX, clic par là
Marlène Tissot a invité Lidia Badal, Samantha Barendson, Isabelle Bonat-Luciani, Séverine Castelant, Hélène Dassavray, Estelle Fenzy, Alexandra Kalyani, Mélanie Leblanc, Mijo, Perrine le Querrec, Jany Pineau, Saida Roquet et moi-même.
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jeudi 3 décembre 2015
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