dimanche 18 septembre 2016

lundi 12 septembre 2016

Publication sur Les Cosaques des frontières


Un extrait

"le séisme ne fend pas la terre en deux
c’est ton corps
ton corps seul qui propage les déflagrations
tes angoisses coulent des fentes
quand tes mains peinent à suivre les fourmis
où poser ton regard aujourd’hui
si ce n’est dans le creux de l’arbre
le vide n’est pas rien
apaise


ta bouche
figée depuis la foudre dans un grand O
voilà une lettre qui promettait bien des choses
le plaisir clôturant la peau
dans le cerclage, la ligature des mots
quand tu te regardes dans le miroir
tu vois en ton reflet cette blessure nette
qui pose son ombre sur la page [...]"





samedi 10 septembre 2016

eh chien, écoute-moi
arrête de faire semblant
ouvre la gueule
crache un "e"
mets donc au féminin
l'ouragan et le feu
arrache-leur la boucle
impose-leur la fente
écris ta propre histoire
unique et violente
fais de la béance
le trou noir ta loi

(c) Sylvia Grav

le chien portait autour du cou des marques profondes d'attachement
le maitre portait sur les joues les traces violettes des morsures
et tous deux roulaient dans la terre rouge chaude
c'était à qui serait plus esclave que l'esclave
qui avalerait d'un coup
le vivant et la mort
qui deviendrait l'animal de l'autre
recommencerait dans des aboiements sourds
l'histoire circulaire
continue
qui les faisait glapir, gémir
qui les intimait dans la répétition
de jouir encore
et encore
des odeurs de charogne


(c) Sarolta Bán

vendredi 9 septembre 2016

me revient en mémoire
ce qualificatif de longue laisse
à propos de poèmes
déroulés sur la page
me reviennent en mémoire
les flux incontrôlés
vers après vers
pelure après pelure
mes boyaux dénudés
revenus en mémoire
l'espace de huit vers
la chose et son contraire
car que me dit le mot 
 coupé du dictionnaire
si ce n'est que j'écris
animal domestique
tous les mots en collier
si ce n'est que j'écris
comme un chien aboie
sa rage et sa colère
décuplées par le cuir
du silence des miens