Au menu du numéro estival de TB, entre autres, JB Pedini, Marlène Tissot, Thomas Vinau, Morgan Riet, Pierre Anselmet, Marc Bonetto, Laura Vazquez,... et aussi Patrice Maltaverne dans un incipit percutant comme toujours... et puis encore -ah tiens, elle est encore là celle-là- la Mu et sa paire de ciseaux...
"Le monde est un décor. Le sang est un détail. La progression est stable, confortable, parfaite"
Thomas Vinau, Le décor et le détail
lundi 30 juillet 2012
mercredi 25 juillet 2012
Les villes invisibles d'Italo Calvino
"C'est à tout cela qu'il pensait quand il avait le désir d'une ville. Isidora est donc la ville de ses rêves : à une différence près. Dans son rêve, la ville le comprenait lui-même, jeune ; il parvient à Isidora à un âge avancé. Il y a sur la place le petit mur des vieux qui regardent passer la jeunesse; lui-même y est assis, parmi les autres. Les désirs sont déjà des souvenirs."
les villes invisibles par booksmag
La ville et la mémoire. 2, dans Les Villes invisibles, d'Italo Calvino, Seuil, 1984
les villes invisibles par booksmag
mercredi 18 juillet 2012
Le trou #5
Il t'emmène souvent dans des soirées où tu ne piges rien
ça parle philo, psycho, socio, plein d'autres trucs en O
ça glose sur la marche du monde (celui là même qui décompose
dans le creux de ton ventre)
tu restes
en retrait
derrière lui
à côté
tes boucles, tes hanches, tes seins, ta jolie petite gueule
et ce trou minuscule offert sur un plateau
à chacun de ses mots traits d'humeur d'humour
il t'emmène souvent dans des soirées
pour ton sourire constant et tes dents du bonheur
/
Je vois bien que tu grinces
tu penses
c'était plus chouette hier
c'était plus chouette hier
mais quoi
tu ne croyais tout de même pas
tu ne croyais tout de même pas
que ça allait finir
léger
comme une bulle
ton trou
dans le fond de ton verre
mardi 17 juillet 2012
Le trou #4
Le trou d'hier n'est pas celui d'aujourd'hui
si je répète les mots très vite
trou d'hier troud'hier troudière
entre mes dents surgit une définition :
troudière : n.f., piège à trou
Il n'a pas tort au fond
ça a passé
si je répète les mots très vite
trou d'hier troud'hier troudière
entre mes dents surgit une définition :
troudière : n.f., piège à trou
Il n'a pas tort au fond
ça a passé
lundi 16 juillet 2012
le trou #3
ben oui ça fait mal
tu craches en gémissant
et drôlement même
tu fais des cris de chat
tu geins comme une enfant
je dérouille
tu répètes en grinçant
tu frappes ton visage
j'ai mal
plusieurs fois dans les draps
tu as mal
pas seulement parce qu'il met
l'index dans la plaie
tu as mal
parce que ton coeur fait des hoquets
il plonge, fait surface
(il préfère ton pylore
à l'os de tes cotes)
/
c'est la nuit
il est tard
il met la tête sous l'oreiller
ça ne sert à rien
il dit quand même
Pense à autre chose...
ça va passer
/
- tu m'aimes ?
(soupir)
- mais ouiii je t'aime
(avec 3 "i" tout de même)
tu craches en gémissant
et drôlement même
tu fais des cris de chat
tu geins comme une enfant
je dérouille
tu répètes en grinçant
tu frappes ton visage
j'ai mal
plusieurs fois dans les draps
tu as mal
pas seulement parce qu'il met
l'index dans la plaie
tu as mal
parce que ton coeur fait des hoquets
il plonge, fait surface
(il préfère ton pylore
à l'os de tes cotes)
/
c'est la nuit
il est tard
il met la tête sous l'oreiller
ça ne sert à rien
il dit quand même
Pense à autre chose...
ça va passer
/
- tu m'aimes ?
(soupir)
- mais ouiii je t'aime
(avec 3 "i" tout de même)
dimanche 15 juillet 2012
Le trou #2
et ton angoisse
te fait un deuxième trou au cul
(tu dis ça à cause
du ver
tu expliques mais
en fait
-tu ne dis plus au fond
parce qu'au fond y a le trou
et tu l'as déjà dit-
en fait
c'est pas très compliqué
de suivre ta pensée :
tes images se répètent
tes obsessions aussi)
/
il le sait bien
il demande quand même :
ça fait mal ?
samedi 14 juillet 2012
Le trou #1
je suis au fond
tout au fond
du trou
un filet de salive
un balancement mousseux
de fossette à fossette
la plaie rouge étirée
cousue entre les joues
je suis au fond
au fond
le rouge est triste
/
j'essaie de sortir de mon ventre
de me remettre en tête
la marche du monde :
la femme qui tombe d'un appartement, la grande entreprise qui joue l'emploi au dé, les attentats du jour dans un pays arabe, des hommes qui marchent au pas, en avant la musique, l'agitation fébrile sur les réseaux sociaux, et cet été qui tarde à cuirasser la peau...
mon angoisse est un ver solitaire
qui fraie sous mon crâne
/
ne reste
à la surface
que la torsion
de ma bouche
mon abricot ridé
au bord de la fenêtre
que la torsion
de ma bouche
mon abricot ridé
au bord de la fenêtre
vendredi 13 juillet 2012
lundi 9 juillet 2012
Moisson...
...du jour
"Ecrire peu
Ecrire court
Juste quelque trace
Le strict minimum pour survivre"
extrait de Les hommes sans poésie manquent le réel, Karim Cornali
dans Les tas de mots n°9 - été 2012
"Les enfants ne meurent pas morts, ils meurent vivants
ils laissent des sédiments dans les adultes qui
allongent leurs peaux
&, encore une fois, j'ai rien contre personne
c'est juste leur enfance qui me porte sur le système"
Grégoire Damon
dans Microbe n°72 juillet-août 2012
"Pensez à apprendre vos leçons
pour demain
pour après demain
pour le restant de vos jours
et jusqu'à ce que
mort s'ensuive"
extrait de Deux poings ouvrez les guillemets, Guillaume Siaudeau
Mi(ni)crobes # 35
"On cherche toujours la mer. La rumeur des vagues demeure inaccessible. Elle se joue du silence. Elle reste accrochée au filet bleu du ciel. On avance sans mal. Au détour des nuages, des plages sans couleur."
extrait de Prendre part à la nuit, Jean-Baptiste Pédini
Polder 153, 6 €, site Décharge
lundi 2 juillet 2012
La boîte #2
La petite mélancolie du dimanche
qui saisit systématiquement
au retour
Les hoquets de la voiture
qui avalent férocement
les ornières
La route qui file
la vie qui reprend
son cours
rien ne change*
ni le monde
ni les autres
ni la peur
ni l'attention stupide
de la fille dans le miroir
mon reflet
L'indifférence coulée
dans le trou à la place
du cœur
la mélancolie du dimanche ?
Mais aujourd'hui lundi
je plonge le stylet
dans la poitrine
profondément
jusqu'à buter la boîte
/
* tu as mis un astérisque parce qu'au fond tu sais bien que tu les emmerdes avec les élucubrations de ton crâne. tu sens bien que tout cela ne mène à rien, que tu, que je, qu'ils tournent en rond.
tes mots finalement ne vont nulle part. Ils jaunissent, s'accumulent, pâles lettres, entre de vieux tissus.tu mets un astérisque (et le lien qui va avec), pour le velours écarlate sur ta boîte de bois.
dimanche 1 juillet 2012
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