mardi 30 avril 2013


Kevin Van Aelst, The Heart, 2009

toc toc toc

La déflagration se dilate en étoiles dans mes poumons
ces lignes à vif sur le dos de tes mains
Christopher Payne - Asylum -Straightjacket, Logansport State Hospital, Indiana

toc toc

C'est étrange, tu frappes, tu frappes, et ton poing siffle
Juste avant de heurter le chambranle sous ma poitrine
Christopher Payne - Asylum - Harlem Valley State Hospital, New York

lundi 29 avril 2013

toc

Dans mon cœur toutes ces portes qui ne mènent nulle part
Et toi qui continues de toquer
Christopher Payne - Asylum -Linen Closets, Traverse City State Hospital, Michigan

Ján Šipöcz - Traumas from childhood - 2008

vendredi 19 avril 2013

"...puis, brutalement le sens se dérobe, l'essentiel me fuit et j'ai beau relire les mêmes lignes, elles m'échappent chaque fois un peu plus tandis que je me fais l'effet d'une vieille folle qui croit son estomac plein d'avoir lu attentivement le menu."

L'élégance du hérisson, Muriel Barbery, Gallimard, 2007

mercredi 10 avril 2013

La femme seiche


Ça sort comme ça, un soir, il murmure «  T’es une femme sèche ». Comme ça, direct. La phrase chuchotée là, contre son oreille. D'une voix blanche. Une femme sèche. Point. Point barre. Elle manque s’étouffer contre son torse maigre. Non pas point, développe. Elle, une femme sèche ? Où est-ce qu'il voit ça ? Elle qui n’est que plis, chairs, gras, lèvres ourlées. Débordements salés, mots lourds, mots gros, qui tombent. Logorrhée, baveuse, épaisse, dans la pièce, la chambre, le lit, les draps, ses bras. Il ne sent pas ou quoi… il ne sent pas contre ses os aigus, cette encre noire qui coule, d’entre ses jambes. Ce jus, son jus à elle, qui gicle, s’infiltre, partout, par terre, dans tous les orifices, sur l’œil, la bouche, le corps... le corps sec du méchant, méchant petit mari.

texte initialement publié dans Microbe 73 dirigé par Hélène Dassavray (sept-oct 2012)

samedi 6 avril 2013

Bruno Legeai -  Moments & Journal



J'ai mis un certain temps
avant de trouver la serrure

toutes les filles sont cadenassées
elles accrochent leurs clés
comme des breloques
à leurs oreilles
autour du cou
- ô audace-
autour des reins

parce que c'est joli, hein
une fille avec des chaînes
aux poignets, aux chevilles

ça colle pile poil dans le décor
des grilles dehors, des grilles dedans
des grilles dans la rue, la maison
du métal gris, du sol jusqu'au plafond

c'est joli une fille, paraît
qui marche
cliquète
au pas

des joncs d'argent
dans les yeux, dans le sexe
des rires qui ferraillent
et brillent


J'ai mis un certain temps
avant de trouver la serrure

avant d'oser
pousser la clé
la chair est molle
les mots friables


Et là
le doigt, la langue
plongés à l'intérieur
je me demande
Ai-je bien tout ouvert ?


mercredi 3 avril 2013

Publication sur Poème sale

http://poemesale.com/
Les mots sales

t’es une grande fille maintenant
alors tant pis si l’élastique de ta culotte
lâche

que crois-tu donc retenir, à serrer ainsi les jambes ?
laisse dégouliner les mots, les sales
mots...


la suite sur Poème sale