mercredi 30 avril 2014

(c) Mikaël Aldo

C'est le jour
pose ton bras sur le rebord de la fenêtre

n'aie pas peur

attends que le soleil détricote tes pores
attends que la chaleur coule son or

laisse les rayons entrer, charrier dans la rue
la merde, les cauchemars

ne pense pas à la vie
à ta putain de vie qui fait le trottoir

C'est le jour
profite

de l'instant
où tu es

rien de plus
rien de moins

vive
nette
dans le nouveau matin

puis
allume la radio
sers toi un café
laisse toi par les mots
lentement pénétrer

sors
cours
avance
tu vas avec



          La nuit doucement vient
          recoudre sur tes os
          l'enveloppe du chien


mardi 29 avril 2014

© Mikael Aldo

Démolition de Jean Christophe Belleveaux #lire

"le monde est trop plein
de mois, d'années, de millénaires
trop plein d'amour courtois et de guerres
le monde est trop plein
d'îles sur lesquelles
se dressent comme de hautes forteresses
de hautes falaises
ou alors de longues grèves
qui écoutent infiniment
gémir les galets

le monde est trop plein
d'ailes de corbeaux, de plumes de macareux,
de cris de toucans,
trop plein de langues
aux sonorités étranges
ma cage thoracique
n'a pas assez de perchoirs
pour tous ces oiseaux"

extrait de Démolition de Jean-Christophe Belleveaux
Editions Les Carnets du Dessert de Lune, 2013

lundi 21 avril 2014

dimanche 20 avril 2014

(c) Isabelle Vaillant - photo extraite de L'entresort de Perrine Le Querrec

On en parle #8

http://fr.calameo.com/read/00167777263b39d0e7bbf
Sanda Voica a écrit un article sur Je te vois dans le numéro 25 de Paysages écrits, je la remercie infiniment de cette lecture détaillée et approfondie. Un court extrait de sa chronique : "Livre profond, dur sur la friabilité – de la chair –, sur l’insuffisance de la pensée et l’impossibilité de dire le monde par la pensée et les paroles, car les pensées mouvantes. Finalement les paroles mêmes doivent être « semblables à ces caillots de sang dont toi et moi venons». Un livre de l’origine, de l’origine du monde, où le sexe et la langue feraient un."
La suite à  lire par là

Et lire la revue (textes & images) d'un clic sur la couverture


jeudi 17 avril 2014

(c) Kirsty Mitchell

Les temps à venir (c) Marc Molk

coll(ect)age

Il n’a pas posé un grillage. Il a déversé une fange.  pour exclure "les cookies, les chips, les boissons énergisantes, les sodas, les fruits de mer et la viande" de la liste des denrées que l’on peut acheter avec des bons alimentaires.  la France «prête à se mobiliser»  "Voyez-vous, gouverner c’est avoir rendez-vous avec la réalité." en Allemagne, ce sont plus de 3 millions de personnes qui travaillent, mais ne gagnent pas assez pour se chauffer correctement, qui ne mangent pas à leur faim, et qui ne partent certainement pas en vacances l'assistanat est aujourd'hui l'un des des vrais cancers de la société Un assistanat à plus de 7000€ brut par mois, tout de même  Putain si c'est pas un mois d'avril du tonnerre
1 2 3 4 5 6 7

mercredi 16 avril 2014

(c) Anders Petersen

Nous jouons aux cartes
Dans les mains nous n'avons que nos doigts
Un bien mauvais jeu à mettre sur la table
Nous avons aussi nos jambes
Pour fuir à toute allure
Mais quelle est la règle ?
Dans quelle langue s'écrit le mode d'emploi ?
Le plateau est étroit
Si nos pas s'emballent
Nos phrases en restent là
Nous jouons
Comme si nous avions le choix



(c)is-blind

je rêve que l'oiseau de nos lèvres retrouve le chemin
nous ne nous connaissons pas tu ris
tes dents nous servent de perchoir
le chant est franc mes côtes sont ouvertes
j'ai perdu la clé il est impossible de retenir le ciel
nous picorons je suis à tes côtés
à coup de bec nous descendons
la vague bleue électrique
à coup de mots dans l’œsophage
nos battements affolés sur les miettes de pain
dans la forêt je rêve
que l'oiseau nous défausse
(c) Camilla Pongiglione

lundi 7 avril 2014

dimanche 6 avril 2014

Ils riaient avec leur bouche de Michel Thion #lire

"Elle me prenait dans ses bras avant elle me bougeait doucement. Bateau elle disait bateau. Après elle me jetait par terre en ouvrant grand sa bouche pour crier et elle me tapait avec son pied. Et je voyais dans sa bouche au fond une deuxième petite langue remuer doucement.
Un jour je lui ai mordu le pied alors elle m'a plus jamais pris dans ses bras. J'avais son sang dans ma bouche et je disais pardon pardon mais quand même elle m'a plus jamais pris"

 Ils riaient avec leur bouche, Michel Thion, Cheyne éditeur, 2006