nos morts tombent
sans fin
nos morts se désagrègent
le long
du puits sans fond
remontent
des phénomènes étranges
inexpliqués
des corps poreux
vers
des vivants noyés
dans une mare de larmes
sans rive ni bord
la fiction
inonde la maison
*
ceint par notre visage
un noir insondable
et quelqu'un demande
est-ce que tout va bien ?
sur la peau molle du crâne
on ne voit que les grimaces
les rictus et les bouches
cul-de-poule
et personne
ne comprend vraiment
ce tout
va bien
*
petite Alice encombrée par ces morceaux
hétéroclites de souvenirs qui flottent à la surface
comment pourras-tu seulement retrouver pied
quand sauras-tu quitter ce conte
pour avaler le beau
le sur
réel
samedi 27 avril 2024
4
je ne mettrai plus un énième poème sur...
je ne partagerai pas une série de textes pour...
je ne dirai plus le nom de...
des chicots l'ont réduit au néant
il ne reste plus rien dans...
mon corps
est une canette dont la languette
a été tirée trop brutalement
de mes yeux, mes oreilles, mon sexe
des flux, des flots, des geysers
jaillissent et ruissellent sa...
la mort
de sa bouche édentée
malaxe et m'avale
entièrement
je ne partagerai pas une série de textes pour...
je ne dirai plus le nom de...
des chicots l'ont réduit au néant
il ne reste plus rien dans...
mon corps
est une canette dont la languette
a été tirée trop brutalement
de mes yeux, mes oreilles, mon sexe
des flux, des flots, des geysers
jaillissent et ruissellent sa...
la mort
de sa bouche édentée
malaxe et m'avale
entièrement
dimanche 21 avril 2024
3
le petit curé portait une chasuble blanche
une étole violette et une odeur d'encens
dans sa barbe bien faite, la lotion de benjoin
tapotée le matin, sur sa peau toute fraîche
l'apprêt bien ordonné pour filer l'homélie
je ne connaissais pas le petit curé
je ne connaissais plus le petit cadavre
caché dessous le bois du cercueil, la forêt
son humus et la mousse qui nous tendaient les bras
j'étais là et ailleurs et du curé singeais
tous les gestes et répétais
tous ses mots et tentais
de raccrocher la mort à l'autre mot idiot
l'homonymie sanglante poêlée au balsamique
des pensées chaotiques pour peine famélique
une étole violette et une odeur d'encens
dans sa barbe bien faite, la lotion de benjoin
tapotée le matin, sur sa peau toute fraîche
l'apprêt bien ordonné pour filer l'homélie
je ne connaissais pas le petit curé
je ne connaissais plus le petit cadavre
caché dessous le bois du cercueil, la forêt
son humus et la mousse qui nous tendaient les bras
j'étais là et ailleurs et du curé singeais
tous les gestes et répétais
tous ses mots et tentais
de raccrocher la mort à l'autre mot idiot
l'homonymie sanglante poêlée au balsamique
des pensées chaotiques pour peine famélique
vendredi 12 avril 2024
2
Nos morts sont de petits cailloux qui tombent de nos bouches
Ils cognent le plateau dans des rires essoufflés
des phrases inachevées, des silences pleins ou vides
Ils s'empilent comme des cairns instables à nos pieds
Nous savons qu'en partant notre pas sera un peu moins ferme
Mais le ciel est bleu et le soleil ardent
nous fait tenir debout
Ils cognent le plateau dans des rires essoufflés
des phrases inachevées, des silences pleins ou vides
Ils s'empilent comme des cairns instables à nos pieds
Nous savons qu'en partant notre pas sera un peu moins ferme
Mais le ciel est bleu et le soleil ardent
nous fait tenir debout
1
Nous nous rencontrons pour la première fois
Et déjà nous poussons nos morts
comme des pions sur la table.
Sur le damier, nous ignorons la couleur des pièces
Nous devisons de nos morts, autour de la tablesans savoir lequel, du blanc, du noir
mangera l'autre.
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