C'est une espèce de parasite à reproduction rapide. Ça plante ses griffes à n'importe quel endroit du corps : la tête, le ventre, le sexe, les jambes... et ça s'agite, le suceur profondément enfoncé dans l'épiderme.
Tu sens la circulation des fluides, il avale, il injecte, il pond. Tout ça en même temps. La performance, tu le sais, n'est pas une question de taille. Cette bête particulièrement virulente, ne dépasse pas les 300 microns. Ton coeur te le signale, il toque, comme un malade, 180 fois à la porte. Bien sûr, il arrive qu'elle te laisse en paix. Quand elle s'accouple notamment, à un autre parasite. De son espèce ou d'une autre.
La survie est dans l'hybridation.
La bête le sait.
Tu le sais.
Tu as arrêté tous les traitements.
Les molécules chimiques n'ont plus aucun effet sur tes suées, tes poussées d'adrénaline, tes peurs, du noir, du plein, des gens.
Le seul truc qui t'apaise maintenant, c'est la boire. Tu ne fais d'ailleurs plus que ça, boire entre quatre murs, pendant les crises.
Tu as même fait fabriquer une paille métallique, que tu plantes à chaque attaque de panique. Très précisément, entre les clavicules de ton enfant.
Tu sais que c'est mal, mais tu ne peux pas t'en empêcher... La question est, pour elle, comme pour toi : est-ce qu'on meurt de dévoration ?
Publication initiale sur
http://fpdv.over-blog.org/ - juin 2011