mercredi 20 juillet 2011

Pluie du jour

Aujourd'hui il a plu des livres :
Il faisait beau :)

sur mon joli présentoir, mes cadeaux du jour, de la part d'Anna Jouy
Au crible de la folie, éditions de l'Atlantique, 2009
La mort est plus futée qu'une souris, Alain Simon & Anna Jouy, Le pas de la colombe, 2008
Ciseaux à puits, Polder n°137, 2008

et aussi...


...mes derniers achats
 Dans la lune n°21-22 (le dernier numéro, snif, c'est fini)
Un écho de nuit, Vincent Motard Avargues, éditions du cygne, 2011

bref, je ne vais pas beaucoup écrire (enfin peut-être ^_^), j'ai de quoi lire... :)

mardi 19 juillet 2011

Péchés de gourmandise...

..Voici revenue pour moi la la saison des péchés de gourmandise : des livres d'artistes à dévorer de l'oeil
Avec pour commencer, Extirper de Raphaël Urwiller (en voir plus sur le site de Icinori éditions), de la sérigraphie pour une thématique qui résonne en moi.


(Photos extraites du site de Icinori)

Et Alphabet d'Isabelle Faivre, leporello minuscule autour des lettres de l'alphabet. A regarder en pleine lumière, pour jouir du reflet de la lettre sur le table et dans l'oeil (d'un fauve).
Plus de photos , le blog d'Isabelle Faivre ici



... La gourmandise est un joli défaut

Je continue avec Ces missiles d'allégresse d'Anna Jouy. Comme souvent dans les textes d'Anna, de la jouissance à la lecture, chaque missile atteint sa cible quelque part entre là et là (vous laisse situer où ;). Jubilation de la lecture, grâce à la richesse des images qui déferlent. Anna m'a dit être "réalisatrice de poèmes", et c'est exactement ça, on la lit, et on se fait un film (sur grand écran of course)


extrait :
"tu sens la mauve mon amour la fleur aux dents et ce petit fracas de gel à soleil tapant
le grain d'orage le fruit trop mûr
la solitude
l'air des gares après le dernier train
le sable éteint du vin
le temps le temps le temps
qui sèche tout et dresse des sarcophages
[...]"

Ces missiles d'allégresse, Editions de l'Atlantique, collection Eros/Thanatos, 2011

Je cherche

Je cherche
Longtemps
Partout
A chaque pleine lune
Des bouts de toi pour clore
Les trous au pied de l'arbre

Je cherche à arrêter
Avec ta paume large
La fuite des fourmis
La débandade rouge

Dans le lit entre nous
Cette fosse à insectes
Tes phalanges créneaux
Qui ceinturent ma tête

Ta chair
Meurtrière
Ton silence
Rempart

Mais je demande
"Tu m'aimes, dis
Tu m'aimes ?"

Tu ne me réponds pas
Tu offres des corbeaux
A l'encre de ma peau

lundi 18 juillet 2011

La pluie dans la chambre

© imogen cunningham

J'ai une lame
sous l'oreiller

Elle est émoussée
mais ta peau est lisse
et plus vraiment ferme

Je n'aurai pas
à appuyer
pour fendre


-


J'ai une lame
pour cette nuit

A cause de ta tête
sur moi penchée

A cause de ta face
nettement dessinée

à la surface


-


Chacun de tes traits m'est familier
et pourtant je ne te reconnais pas

Tes yeux
Tes rides
Ta bouche
Ton nez
Ton masque


-


Ce soir
ton crâne se fendra
comme une orange

Chaque quartier
jutera dans mon oeil
sur le lit

Au milieu
je verrai la branche
grouillant de pucerons
et les fourmis

Je guetterai la pluie
au coin de ma paupière

J'attendrai la tombée
du miellat de tes chairs

mardi 12 juillet 2011

Ateliers d'écriture : brève

5 jours, 12 stagiaires, 11 rencontres (Audrey-Anne Marchand, écriture sublime) 3 pays (France, Canada, Suisse), 1 salle moite et fertile, 1 thème : L'état simple de l'amour (et des bifurcations ;)
 1 poète
des poèmes

Deux poèmes publiés sur le site Ecrits vains



(republication, car sont déjà sur l'oeil)

samedi 9 juillet 2011

PAUSE

Photo de Paul Nougé

mercredi 6 juillet 2011

Traction Brabant n°41

Au sommaire du numéro 41
Ed Anon, Yvan Avena, Pierre Bastide, Stéphane Branger, Kevin Broda, Henri Cachau, Michèle Caussat, Jean-Marc Couvé, Cathy Garcia, Béatrice Gaudy, Delphine Gest, Joaquim O Giannuzzi, Jean-Claude Goiri, Philippe Jaffeux, Alfonso Jimenez, Patrick Joquel, Francis Krembel, Jacques Laborde, Pascal Lenoir, Mac-Nab, Catfish McDaris, Jean-Louis Millet, Murièle Modély, Didier Ober, Gérard Paris, Thierry Roquet, Louis Savary, Eric Simon, Michel Talon, Marc Tison, Yannick Torlini, Claude Vercey, Patrice Viguès, Vince


Présentation par P. Maltaverne :

"TRACTION-BRABANT" (alias T-B pour les intimes) est un fanzine d'écriture, de poésie et autres textes courts
[...]
le poézine a juste pour but de faire circuler à son modeste niveau une poésie pas trop classique ni trop molle surtout, ainsi que de véhiculer certaines pistes de réflexion, sans pour autant qu'il ne soit tranché dans le vif.[...]
Enfin, "TRACTION-BRABANT" s'efforce d'encourager ses participants à des échanges de textes et d'idées et pourquoi pas à de possibles rencontres : vous comprendrez donc que les (h)auteurs intéressés que par eux-mêmes ne soient pas forcément les bienvenus ici.
P.M. Contact : p.maltaverne@orange.fr"

En lire plus sur le blog

lundi 4 juillet 2011

De la potentiologie par Sebastian Dicenaire


Sebastian Dicenaire - De la potentiologie from onlit on Vimeo.

ONLiT

Addiction #2

C'est une espèce de parasite à reproduction rapide. Ça plante ses griffes à n'importe quel endroit du corps : la tête, le ventre, le sexe, les jambes... et ça s'agite, le suceur profondément enfoncé dans l'épiderme.
Tu sens la circulation des fluides, il avale, il injecte, il pond. Tout ça en même temps. La performance, tu le sais, n'est pas une question de taille. Cette bête particulièrement virulente, ne dépasse pas les 300 microns. Ton coeur te le signale, il toque, comme un malade, 180 fois à la porte. Bien sûr, il arrive qu'elle te laisse en paix. Quand elle s'accouple notamment, à un autre parasite. De son espèce ou d'une autre.
La survie est dans l'hybridation.
La bête le sait.
Tu le sais.

Tu as arrêté tous les traitements.
Les molécules chimiques n'ont plus aucun effet sur tes suées, tes poussées d'adrénaline, tes peurs, du noir, du plein, des gens.
Le seul truc qui t'apaise maintenant, c'est la boire. Tu ne fais d'ailleurs plus que ça, boire entre quatre murs, pendant les crises.
Tu as même fait fabriquer une paille métallique, que tu plantes à chaque attaque de panique. Très précisément, entre les clavicules de ton enfant.
Tu sais que c'est mal, mais tu ne peux pas t'en empêcher... La question est, pour elle, comme pour toi : est-ce qu'on meurt de dévoration ?

Publication initiale sur http://fpdv.over-blog.org/ - juin 2011

samedi 2 juillet 2011

Entre les fentes














Entre les fentes des stores
Se diffracte le soleil
Les giclures éclaboussent
Mon corps enroulé

Dans les draps chiffonnés
La molle obscurité

Je suis moite
Ma poitrine
Se soulève
Et s'abaisse
lentement

La buée
Constellée
Qui tombent les étoiles
Dessinent les contours
De chacun de mes poils
Il fait chaud

Dehors
Dedans
La sueur coule aussi
En dessous des paupières

Seul le temps qui passe
Granule sur les lèvres

Le reste se dissout
Et inonde le lit

Cette chambre n'est pas
Le bon antre où gésir

Entre les fentes #2










Et quand je plisse l'oeil
Je vois un rayon fauve
foudroyer
l'herbe sèche
un pavot
gerber rouge
sur la terre
un lézard
fouetter l'heure
immobile
laisser sur ma rétine
comme une cicatrice
une queue de reptile

*

c'est son membre coupé
qui  perturbe ma vue

dans le soleil
hallucinée
je fends
la chambre
le jardin
le trottoir
la rue

quelquefois
tu végètes couché sur les pierres
d'autres fois
je te vois comme si j'étais nue
mais le plus souvent
rien

j'arpente les yeux vides
les artères de la ville